— En principe, personne
ne devrait se pointer. Il faudra aviser, tu feras semblant de bosser à la
cheminée, j’ai bien le droit de me faire aider. Le tout serait que je sois
prévenu dans ce cas-là.
— D’accord, je vais
demander mon après-midi. Je te passe un appel au portable demain dans la
matinée. Mais cela ne devrait pas poser de problème.
Nous arrivâmes chez René
et changeâmes de conversation en entrant dans la maison. Il était près de onze
heures lorsque nous quittâmes la table. René m’accompagna jusqu’à la porte,
puis me laissa cette fois repartir seul et je pris mon fourgon. En arrivant à
la ferme Valin, je me garai devant la porte sans remarquer un véhicule garé un
peu à l’écart. Ce n’est que lorsque je descendis du fourgon que je vis un
scintillement. Une portière venait de s’ouvrir et il me sembla reconnaître le
4X4 de l’autre jour. Etait-ce notre malabar cocu ?
— Bonsoir, monsieur
Fortunio, entendis-je dire mezzo voce.
— Bonsoir, qui est là ?
Dis-je fortement.
— Doucement, vous ne
reconnaissez pas ma voix ?
— Sylvie, c’est vous ?
— Mais oui, vous ne
pensiez tout de même pas que c’était mon mari ?
— Non, répondis-je, et je
préfère de loin que cela soit vous.
— On peut entrer ?
— Oui, bien sûr,
excusez-moi, mais je n’ai pas encore l’habitude de faire les honneurs de la
maison. Entrez, je vous en prie, vous connaissez le chemin.
Elle entra dans la
maison. Je la suivis et j’allumai une lumière dans l’entrée.
— C’était là haut votre
poste d’observation ? Dit-elle en montrant le palier.
— Oui, en effet. Mais je
n’ai pas vu grand-chose, je n’avais pas allumé.
Elle monta l’escalier, se
retourna comme pour regarder le point de vue. Je l’avais suivi et je lui
demandai :
— Vous êtes au courant
pour Michel ?
— Oui, tout se sait dans
les petits patelins. Enfin, je sais qu’il est parti en urgence pour Toulouse.
— Ce que je peux dire
c’est qu’il est dans le coma. Son état est stationnaire et ils espèrent
l’opérer demain.
— Quelqu’un est allé le
voir ?
— Non, mais sa mère et sa
soeur ont été prévenues. Elles sont chez Michel, à Clézeau, et logent ici ce
soir. Elles iront demain avec sa compagne, Magali.
— C’est triste pour lui,
j’espère qu’il va s’en sortir. Et en bon état.
(à suivre...)
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