Comme tout le monde était
en grande discussion pour savoir comment faire pour manger et pour loger, je
saluai tout le monde et je cherchai à m’éclipser. Je vis bien que Magali
faisait un peu la gueule, mais j’avais besoin de prendre l’air. Je promis
toutefois d’être présent dès huit heures avec des croissants le lendemain. Nous
prendrons le petit déjeuner ensemble. Après toutes ces péripéties, je n’étais
pas mécontent de revenir au Blédard chez mon ami René, dit La Science. Celui-ci
m’attendait d’ailleurs de pied ferme et nous dîmes à Colette que nous allions
faire un tour rapide à la ferme de monsieur Valin pour récupérer ma trousse de toilette.
Tant pis me dis-je, je mets René au courant de tout. J’ai besoin de parler à
une oreille attentive et empathique. Il va sans dire qu’il en resta sur le cul,
le René.
— Et maintenant, que
comptes-tu faire ? Me dit-il.
— C’est là que je compte
sur toi, j’ai besoin d’aide et surtout de conseil.
— Et en quoi puis-je te
conseiller ?
— Primo, il ne faut pas
oublier que le compteur tourne pour la location de la mini pelle. Secundo, il y
a une inconnue : qui a récupéré la clé de la cave ? Tertio, ce serait parfait
de récupérer les cantines, mais si Michel n’assiste pas aux opérations, il est
suffisamment suspicieux pour penser que j’ai soustrait une partie du magot à
mon profit. Voilà, donc il semble que le plus sage serait de rendre la mini
pelle et de tout laisser tomber.
— Il me vient une idée,
me dit René. Demain, tu vas à ton chantier, tu fais comme si de rien n’était et
à un moment tu descends depuis la cave du château dans le souterrain. Tu fais
une inspection rapide des cantines. Si le contenu est sans intérêt, inutile de
se casser la tête. Tu abandonnes le chantier de dégagement, tu rends la pelle
et basta.
— C’est là que je veux
rester prudent. Si je m’aventure dans ce souterrain et qu’il m’arrive quoique
ce soit, je ne voudrais pas rester coincé là au fond. Il me faut un comparse, quelqu’un
qui puisse agir en cas de besoin.
— Et tu comptes sur moi ?
Tu ne peux pas demander à Magali ?
— Peut-être, mais il y a
de fortes chances pour qu’elle aille à Toulouse, à l’hosto, demain. Et je ne
voudrais pas trop attendre.
— Je pourrais prendre mon
après-midi, demain. A voir. Mais comment voudrais-tu opérer ?
— Demain, on se retrouve
à midi au bois de Montieu. Tu gares discrètement ta voiture dans la propriété
de Michel. Nous allons manger un morceau à Villeneuve, puis nous allons au
château. Tu seras à l’arrière du fourgon, pour que personne ne me voie entrer
avec quelqu’un. Je me gare à cul devant la porte de l’office et tu descends discrètement
par l’arrière. Je descends dans le souterrain et tu restes en haut. Tu attends
que je revienne.
— Et si quelqu’un se
pointe ?
(à suivre...)
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