— Non, non, j’ai une
parole, je t’appelle dès que j’ai reçu le cahier des charges et le descriptif
et tu me donnes le prix minimum auquel je soumissionne. Seulement, laisse-moi
ton numéro, dis-je.
— On est d’accord et il
vaut mieux que tu t’adresses à moi plutôt qu’à Vitteaux. Tu as ton numéro en
tête ? Comme cela je t’appelle, tu auras le mien directement sur ton mobile.
Je lui donnai mon numéro
et il le composa aussitôt. Je sortis mon portable sans décrocher et je vis
apparaître son numéro. Fauchet coupa l’appel et je vis sur l’écran : « 1appel
en absence ». Je validai et l’écran annonça : « aucun nouveau numéro ». Je fus
un peu étonné car je n’avais jamais appelé ce numéro, mais c’était le mystère
de la technologie… Je rentrai le numéro dans mes contacts au
nom de Fauchet.
— Bien, je vais te
laisser. Je peux regarder ton travail vite fait ou c’est top secret ? Me
demanda-t-il.
— C’est top secret bien
sûr, mais pas pour toi, entre, lui dis-je en souriant.
— Mais il ne te reste
plus qu’à gratter tes joints et tu as fini, si je comprends bien ? Tu finis ce
soir, non ?
— Peut-être, mais dans ce
genre de boulot, on ne sait jamais. Il suffit de n’avoir pas assez chargé ici
ou là et il faut revenir demain pour fignoler. Et puis, il faut nettoyer après.
A ce propos, il y un endroit pour mettre des gravats ici ou il faut galoper à
la déchetterie ?
— Tu as un trou à même
pas trente mètres d’ici, tu peux y mettre tes gravats mais n’y mets pas des
grosses pierres quand même. Regarde, c’est là me dit-il en revenant sur le pas
de la porte. Il me montra l’endroit.
— Merci, tu m’arranges
bien, je préfère les laisser sur place.
— Tu vois, pas de
problème, tu finiras ce soir. Allez, je te laisse, je vais récupérer mes gars,
il va bientôt être midi.
Il me serra la main, me
tapa amicalement sur l’épaule et s’en alla rapidement. J’étais perplexe. Sa
proposition au sujet de l’appel d’offres ne m’étonnait pas, la démarche est
assez courante. Evidemment, la libre concurrence est un peu faussée, mais je
n’avais pas le choix, je ne pouvais pas me permettre de refuser. Néanmoins ce
type paraissait bien pressé de me voir partir d’ici. Et il n’est pas impossible
que ce fut lui qui ait récupéré la clé de la cave. Il n’y avait que lui ou monsieur
de Montieu. J’avais besoin de réfléchir. J’avais donné rendez-vous à René au
bois de Montieu, je fermai donc la porte de la cuisine et partis le retrouver.
(à suivre...)
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