3. Retour en mer du Nord,
Manche puis mer Celtique. 1 et 2 octobre.
Auditrices
et auditeurs de CoolDirect bonjour. Une fois que nous avons quitté Bremerhaven,
nous longeons à nouveau la côte nord de l’Allemagne puis des Pays-Bas en
passant à côté des îles de la Frise. Depuis notre premier jour de navigation,
j’ai découvert incidemment que mon téléphone cellulaire, qui ne capte plus les
réseaux téléphoniques et internet, capte toutefois les signaux GPS. Je peux
donc suivre notre navigation et identifier les côtes. J’apprends aussi à me
servir valablement de mes jumelles et du zoom de mon appareil photographique.
Ce qui peut paraître simple sur la terre ferme l’est bien moins sur un navire
avec les mouvements du bateau et un vent puissant. On aperçoit les plateformes
pétrolières en mer du Nord. Je les avais prises, au premier abord, et vues de
loin, pour des baraques de frites. Mais qui achèterait un cornet de frites en
pleine mer ? Je vous le demande. Dans la nuit de samedi à dimanche, nous
avons notre premier changement d’heure. En reculant nos montres, nous nous
mettons ce jour à l’heure de Greenwich (GMT) et gagnons donc une heure de
sommeil. Le changement d’heure est annoncé par haut-parleur en fin d’après-midi
et il est utile d’y être attentif pour ne pas arriver trop tôt à la cantine le
matin.
Après la Manche en
direction de l’Amérique, ce n’est pas encore l’océan mais la mer Celtique. Je
ne la connaissais que par la litanie du bulletin de la météo marine sur France
Inter, le dimanche soir. Il y avait des noms de mers et de lieux à faire
rêver : Dogger, Fisher, Celtic, German, mer d’Iroise… maintenant, c’est
pour de vrai ! Nous longeons les côtes de Cornouailles, encore un nom
musical et biscornu, d’où vient-il ? Pas d’internet sur le bateau pour
vérifier : quel plaisir car en pleine mer on a ainsi le droit de ne pas
tout savoir. Cela fait
plusieurs jours que nous sommes partis et il est temps de décrire notre espace
de vie, le château. En montant l’échelle
de coupée pour accéder au navire, on accède au niveau « upp » du bateau : l’entrée dans le couloir
intérieur se fait par des portes étanches avec sas et rebords. Chaque niveau du
château comporte un couloir qui fait toute la longueur avec une porte à chaque
bout qui permet d’accéder aux coursives ou ponts extérieurs. Le niveau U (upp) comporte la salle de contrôle du
navire, la salle de conférence, la salle de contrôle incendie, des toilettes,
la chambre froide, le lieu de stockage des provisions et des boissons ainsi que
le local des poubelles. Un escalier et un ascenseur desservent dix différents
niveaux et sous le niveau U, il y a encore la salle de contrôle des machines.
L’ascenseur dessert uniquement les niveaux U à G, donc huit niveaux, l’accès au
niveau des machines et du pont supérieur se faisant uniquement par l’escalier (stairway). Les marches de l’escalier
sont d’une hauteur de vingt centimètres et chaque étage est desservi par deux
volées de sept marches, je compte donc quelques 2,8 mètres par niveau ce qui
pourrait représenter une hauteur de château (hors antennes et radar) de 25
mètres au-dessus du niveau de la ligne de flottaison. Le niveau A comporte
l’office et le mess de l’équipage, ceux des officiers, la cuisine et deux
plonges. Les passagers prennent leur repas au mess des officiers. Au niveau B,
il y a les cabines des membres de l’équipage, une buanderie, une sècherie et
une chambre de repos. Sur le pont, à l’extérieur, se trouvent les bateaux de
survie. Au niveau C, les cabines des marins qualifiés, les salles de récréation de l’équipage et des
officiers, le gymnasium, le sauna et la piscine intérieure. Au niveau D, les
cabines des mécaniciens, du subrécargue, du cuisinier et du bosun (le maître d’équipage ou bosco)
ainsi que la salle d’air conditionné et la salle des archives. Au niveau E, les
cabines du propriétaire, des second et troisième ingénieurs, du chef officier,
du quatrième officier, de l’électricien et d’un marin qualifié G. Au niveau F,
les cabines du pilote, de l’ingénieur en chef, du capitaine et des second et
troisième officiers ainsi que la buanderie pour les officiers. Le niveau G est
le niveau où nous logeons avec les cabines dites « cabines des
représentants du propriétaire A et B». Il y a aussi des locaux techniques
et deux salles de musculation. Le dernier niveau est le niveau du pont
supérieur (bridge) avec la passerelle
vitrée que l’on voit tout en haut du château et où se situent la timonerie et
la carterie. C’est donc par le niveau U que nous sommes entrés dans le navire.
Nous y avions été présenté au troisième officier, un philippin aimable mais
toujours pressé. C’est lui qui avait pris note de nos identités et la garde de
nos passeports en échange de quoi il nous avait remis un badge pour le contrôle
par les autorités américaines ou mexicaines.
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