— Oui et je t’en suis
reconnaissant mon cher René.
— Et c’est tout pour
cette nuit ?
— Eh bien, pour cette
nuit en effet, oui. Madame me soutirait au bois cette nuit et Monsieur faisait
la mise en boîte au château ce matin.
— Abrège, Fortunio, tu me
lasses et on va arriver au Clézeau.
— En bref, Roger Fauchet,
espaces verts et accessoirement cul et chemise avec Vitteaux maçonnerie et BTP,
est venu me trouver sur mon chantier du château. Il a débarqué avec deux gusses
chargés, d’après moi, de faire de la figuration en élaguant dans le parc et il
est venu me trouver. Aimable et tout, pas de problème…
— Il est venu te
remercier d’avoir baisé sa femme ?
— Je ne pense pas qu’il
soit au courant. Il venait me signaler que je marchais sur les plates-bandes de
Vitteaux et me proposer de ne répondre à l’appel d’offres qu’après concertation
avec lui et Vitteaux.
— Oui, c’est la grosse
boîte du coin. Et en contrepartie ?
— Des cacahuètes,
éventuellement. De toute façon, j’ai accepté, je ne vais pas aller chercher les
emmerdes alors que je ne suis même pas de taille à prendre le chantier. Mais il
y a une question que je me pose : qui a récupéré la clé de la cave et comment
a-t-il su ?
— Et tu as la réponse ?
Me demanda René.
— Peut-être. Il y a un
traître dans cette ténébreuse affaire et ce traître…
— Ah, tu ne vas pas
encore me soupçonner ! Dit René en tapant du plat de la main sur la planche de
bord du fourgon.
— Voyons, voyons, toi
René dit La Science. Un ami de trente ans ! Pas toi quand même, dis-je en me
garant devant le restaurant. Je me suis mal exprimé, j’aurais du dire : une
traîtresse, et non point un traître !
— Sylvie ?
— Non pas, mon cher !
Magali, la charmante Magali qui s’est servie de mon portable pour appeler ce
gros ours de Fauchet, elle a récupéré les clés du fourgon dans la poche de mon
pantalon pendant que je dormais encore, hier matin. Elle a sans doute cherché
mon identité dans mes papiers et a appelé avec mon portable le Fauchet.
— Comment le sais-tu ?
— Déduction, mon cher
Watson, élémentaire déduction. Ou plutôt, c’est mon seul commencement de début d’explication…
Mais allons manger, j’en ai vraiment besoin.
Et nous entrâmes dans le
bistrot restau. Je retrouvai les deux tronches lumineuses de la veille avec
trois autres techniciens en distillation quotidienne, tous les cinq accoudés au
bar et branchés sur l’apéro de midi. Nous prîmes place dans un angle un peu au
fond de la pièce, à une petite table avec deux couverts. Le patron arriva et nous
proposa la formule du jour que nous acceptâmes illico. Nous déclinâmes sa
proposition d’apéros, mais acceptâmes de prendre une petite carafe de rouge,
histoire de ne pas nous singulariser tout de même.
(à suivre...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire