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jeudi 27 juillet 2017

René-la-Science (60)



— Oui et je t’en suis reconnaissant mon cher René.
— Et c’est tout pour cette nuit ?
— Eh bien, pour cette nuit en effet, oui. Madame me soutirait au bois cette nuit et Monsieur faisait la mise en boîte au château ce matin.
— Abrège, Fortunio, tu me lasses et on va arriver au Clézeau.
— En bref, Roger Fauchet, espaces verts et accessoirement cul et chemise avec Vitteaux maçonnerie et BTP, est venu me trouver sur mon chantier du château. Il a débarqué avec deux gusses chargés, d’après moi, de faire de la figuration en élaguant dans le parc et il est venu me trouver. Aimable et tout, pas de problème…
— Il est venu te remercier d’avoir baisé sa femme ?
— Je ne pense pas qu’il soit au courant. Il venait me signaler que je marchais sur les plates-bandes de Vitteaux et me proposer de ne répondre à l’appel d’offres qu’après concertation avec lui et Vitteaux.
— Oui, c’est la grosse boîte du coin. Et en contrepartie ?
— Des cacahuètes, éventuellement. De toute façon, j’ai accepté, je ne vais pas aller chercher les emmerdes alors que je ne suis même pas de taille à prendre le chantier. Mais il y a une question que je me pose : qui a récupéré la clé de la cave et comment a-t-il su ?
— Et tu as la réponse ? Me demanda René.
— Peut-être. Il y a un traître dans cette ténébreuse affaire et ce traître…
— Ah, tu ne vas pas encore me soupçonner ! Dit René en tapant du plat de la main sur la planche de bord du fourgon.
— Voyons, voyons, toi René dit La Science. Un ami de trente ans ! Pas toi quand même, dis-je en me garant devant le restaurant. Je me suis mal exprimé, j’aurais du dire : une traîtresse, et non point un traître !
— Sylvie ?
— Non pas, mon cher ! Magali, la charmante Magali qui s’est servie de mon portable pour appeler ce gros ours de Fauchet, elle a récupéré les clés du fourgon dans la poche de mon pantalon pendant que je dormais encore, hier matin. Elle a sans doute cherché mon identité dans mes papiers et a appelé avec mon portable le Fauchet.
— Comment le sais-tu ?
— Déduction, mon cher Watson, élémentaire déduction. Ou plutôt, c’est mon seul commencement de début d’explication… Mais allons manger, j’en ai vraiment besoin.
Et nous entrâmes dans le bistrot restau. Je retrouvai les deux tronches lumineuses de la veille avec trois autres techniciens en distillation quotidienne, tous les cinq accoudés au bar et branchés sur l’apéro de midi. Nous prîmes place dans un angle un peu au fond de la pièce, à une petite table avec deux couverts. Le patron arriva et nous proposa la formule du jour que nous acceptâmes illico. Nous déclinâmes sa proposition d’apéros, mais acceptâmes de prendre une petite carafe de rouge, histoire de ne pas nous singulariser tout de même.
(à suivre...)

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