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dimanche 2 juillet 2017

Chronique de Serres et d’ailleurs II 42



Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. La fin de l’année scolaire arrive et votre studieux autant que vaillant chroniqueur va se retrouver en vacances de chronique. Toutefois, pendant neuf semaines et si Dieu ainsi que le directeur de Cool Direct m’y autorisent, je vous livrerai chaque semaine durant l’été une chronique relatant mon voyage sur un cargo à l’automne 2016. Je vous y raconterai les vagues à perte de vue, les levers et couchers de soleil infinis et rougeoyants, l’azur immense et les côtes d’Amérique.
Pendant ce temps-là, les vacanciers de toutes farines et de toutes nationalités sillonneront nos autoroutes, nos nationales et vicinales avec leurs fringants véhicules, ils arboreront des tongs, des shorts et des mollets galbés, ils seront interviewés sur les aires et aux péages par des reporters en mal d’information, ils bouchonneront et bronzeront tout à la fois. Ils décoreront nos campagnes de papiers gras et autres canettes de boissons gazeuses : on est touriste ou on ne l’est pas et il faut laisser des traces de son passage pour que nul ne l’ignore.
Pendant ce temps-là, les uns se plaindront de la canicule et oseront se demander ce que fait le gouvernement et d’autres se plaindront de la pluie en vitupérant contre les météorologistes. Le temps qu’il fait est une sempiternelle source de mécontentement pour les sots, qu’ils soient en vacances ou au boulot.
Pendant ce temps-là, les marchands de pizzas, de frites et autres kebabs feront du gras le long des plages, au pied des montagnes et aux sorties des boîtes de nuit. Les marchands d’autoroutes se frotteront les mains, les loueurs d’engins de toutes sortes se frotteront les pieds et les marchands de pétrole continueront à écouler leur marchandise. Les sots média audiovisuels tourneront leurs médiocres désinformations en boucle et les politiciens prépareront de minables coups fourrés de toutes sortes car la sottise et la médiocrité ne connaissent point de vacances.
Et pendant ce temps-là, au milieu des prés à la campagne ou dans les forêts montagnardes, nous regarderons pousser les fleurs, murir les fruits et chanter les oiseaux. Subrepticement, quelques mousserons ou autres chanterelles pointeront le bout de leur corolle que humeront sangliers et chevreuils dans la rosée du matin. Les petits écureuils se frotteront le museau, les lapins fronceront leur nez en entendant jacasser les pies. Loin du fracas et de l’agitation des vacanciers, la vie s’écoulera en douceur, le temps sera ce qu’il sera et l’air restera pur.
Auditrices et auditeurs de CoolDirect, je vous souhaite un bel et paisible été.

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