Auditrices
et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. La fin de l’année scolaire arrive et votre
studieux autant que vaillant chroniqueur va se retrouver en vacances de
chronique. Toutefois, pendant neuf semaines et si Dieu ainsi que le directeur
de Cool Direct m’y autorisent, je vous livrerai chaque semaine durant l’été une
chronique relatant mon voyage sur un cargo à l’automne 2016. Je vous y
raconterai les vagues à perte de vue, les levers et couchers de soleil infinis
et rougeoyants, l’azur immense et les côtes d’Amérique.
Pendant
ce temps-là, les vacanciers de toutes farines et de toutes nationalités
sillonneront nos autoroutes, nos nationales et vicinales avec leurs fringants véhicules,
ils arboreront des tongs, des shorts et des mollets galbés, ils seront
interviewés sur les aires et aux péages par des reporters en mal d’information,
ils bouchonneront et bronzeront tout à la fois. Ils décoreront nos campagnes de
papiers gras et autres canettes de boissons gazeuses : on est touriste ou
on ne l’est pas et il faut laisser des traces de son passage pour que nul ne
l’ignore.
Pendant
ce temps-là, les uns se plaindront de la canicule et oseront se demander ce que
fait le gouvernement et d’autres se plaindront de la pluie en vitupérant contre
les météorologistes. Le temps qu’il fait est une sempiternelle source de
mécontentement pour les sots, qu’ils soient en vacances ou au boulot.
Pendant
ce temps-là, les marchands de pizzas, de frites et autres kebabs feront du gras
le long des plages, au pied des montagnes et aux sorties des boîtes de nuit.
Les marchands d’autoroutes se frotteront les mains, les loueurs d’engins de
toutes sortes se frotteront les pieds et les marchands de pétrole continueront
à écouler leur marchandise. Les sots média audiovisuels tourneront leurs
médiocres désinformations en boucle et les politiciens prépareront de minables
coups fourrés de toutes sortes car la sottise et la médiocrité ne connaissent
point de vacances.
Et
pendant ce temps-là, au milieu des prés à la campagne ou dans les forêts
montagnardes, nous regarderons pousser les fleurs, murir les fruits et chanter
les oiseaux. Subrepticement, quelques mousserons ou autres chanterelles
pointeront le bout de leur corolle que humeront sangliers et chevreuils dans la
rosée du matin. Les petits écureuils se frotteront le museau, les lapins
fronceront leur nez en entendant jacasser les pies. Loin du fracas et de
l’agitation des vacanciers, la vie s’écoulera en douceur, le temps sera ce
qu’il sera et l’air restera pur.
Auditrices
et auditeurs de CoolDirect, je vous souhaite un bel et paisible été.
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