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jeudi 10 août 2017

René-la-Science (62)



Je me levai et partis m’asseoir dans mon fourgon. Je sortis de mon portefeuille le petit carton avec le numéro de Sylvie. Tiens donc, me dis-je, si Magali a visité mon portefeuille, elle a dû voir ce petit carton… une petite louche de parano et ça repart. Peu importe, me dis-je.
Je fis donc le numéro de Sylvie après l’intro # 31 # et  j’entendis sonner. On décroche :
— Allo ? Je reconnais la voix de Sylvie.
— Sylvie ?
— Oui, qui êtes vous ?
— Fortunio. Je ne te dérange pas ?
— Un instant, je baisse la musique. Je suis seule chez moi ce midi, les filles sont à l’école et Roger est parti. Ça me fait bien plaisir que tu m’appelles, tu veux me dire quelque chose ? C’est pour me dire que tu m’aimes ?
— Oui, c’est pour te dire que je t’aime, mais aussi pour te poser une question.
— Je m’en doutais un peu, tu es bassement intéressé…
— Tu m’as donné ton numéro au cas où j’aurais besoin de toi. C’est le cas. Roger est venu me voir ce matin sur mon petit chantier, au château. Oh, cela s’est bien passé, j’ai rapidement mis les pouces pour l’appel d’offres. Il est reparti, il était venu avec deux gars qu’il avait mis à élaguer un arbre dans le parc, mais je crois que c’était un prétexte pour venir me voir. Mais je crois qu’il mijote autre chose…
— C’est bien possible, m’interrompit Sylvie, il est passé ici en vitesse aux environs de midi, je l’ai entendu téléphoner à Vitteaux, il lui a simplement dit que tout était arrangé avec l’autre rigolo du 47. Le rigolo du 47, je suppose que tu vois qui c’est. Après, il a appelé un autre gars, un nommé Marco, je ne sais pas qui c’est, mais je peux te dire qu’ils ont rendez-vous demain à deux heures au château.
— Et pourquoi pas demain matin ?
— Ça, je le sais par ailleurs. Roger doit partir cet après-midi pour Bordeaux et revenir demain en fin de matinée. Une affaire importante. Ce n’est pas pour autant que je pourrai venir te voir, je te le dis tout de suite.
— Et ce Marco, tu le connais ?
— Inconnu au bataillon, pourtant Roger le tutoie et on dirait, à l’entendre, qu’il le connaît bien. Mais je ne peux pas t’en dire plus.
— Mais c’est déjà pas mal. Tu sais que je t’aime ?
— Ah, quand même ! Mais moi aussi, mon chéri. On ne se perd pas de vue, j’espère ?
— Non, pas du tout. Je te fais de grosses bises, je suis un peu pressé, je te laisse. Mais je te rappellerai plus tard.
— Bisous bisous.
— Oui, bisous.
(à suivre...)

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