Je me levai et partis
m’asseoir dans mon fourgon. Je sortis de mon portefeuille le petit carton avec
le numéro de Sylvie. Tiens donc, me dis-je, si Magali a visité mon
portefeuille, elle a dû voir ce petit carton… une petite louche de parano et ça
repart. Peu importe, me dis-je.
Je fis donc le numéro de
Sylvie après l’intro # 31 # et j’entendis
sonner. On décroche :
— Allo ? Je reconnais la
voix de Sylvie.
— Sylvie ?
— Oui, qui êtes vous ?
— Fortunio. Je ne te
dérange pas ?
— Un instant, je baisse
la musique. Je suis seule chez moi ce midi, les filles sont à l’école et Roger
est parti. Ça me fait bien plaisir que tu m’appelles, tu veux me dire quelque
chose ? C’est pour me dire que tu m’aimes ?
— Oui, c’est pour te dire
que je t’aime, mais aussi pour te poser une question.
— Je m’en doutais un peu,
tu es bassement intéressé…
— Tu m’as donné ton
numéro au cas où j’aurais besoin de toi. C’est le cas. Roger est venu me voir
ce matin sur mon petit chantier, au château. Oh, cela s’est bien passé, j’ai
rapidement mis les pouces pour l’appel d’offres. Il est reparti, il était venu
avec deux gars qu’il avait mis à élaguer un arbre dans le parc, mais je crois
que c’était un prétexte pour venir me voir. Mais je crois qu’il mijote autre chose…
— C’est bien possible,
m’interrompit Sylvie, il est passé ici en vitesse aux environs de midi, je l’ai
entendu téléphoner à Vitteaux, il lui a simplement dit que tout était arrangé
avec l’autre rigolo du 47. Le rigolo du 47, je suppose que tu vois qui
c’est. Après, il a appelé un autre gars, un nommé Marco, je ne sais pas qui
c’est, mais je peux te dire qu’ils ont rendez-vous demain à deux heures au
château.
— Et pourquoi pas demain
matin ?
— Ça, je le sais par
ailleurs. Roger doit partir cet après-midi pour Bordeaux et revenir demain en
fin de matinée. Une affaire importante. Ce n’est pas pour autant que je pourrai
venir te voir, je te le dis tout de suite.
— Et ce Marco, tu le
connais ?
— Inconnu au bataillon,
pourtant Roger le tutoie et on dirait, à l’entendre, qu’il le connaît bien.
Mais je ne peux pas t’en dire plus.
— Mais c’est déjà pas
mal. Tu sais que je t’aime ?
— Ah, quand même ! Mais
moi aussi, mon chéri. On ne se perd pas de vue, j’espère ?
— Non, pas du tout. Je te
fais de grosses bises, je suis un peu pressé, je te laisse. Mais je te
rappellerai plus tard.
— Bisous bisous.
— Oui, bisous.
(à suivre...)
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