Je raccrochai et revins
dans le restaurant où René vidait consciencieusement son assiette de soupe.
— Sers-toi avant que cela
ne refroidisse, me dit-il en montrant la soupière. Alors ?
— Bien vu, La Science,
j’ai des infos. Le mari est parti sur Bordeaux et ne revient pas avant demain
midi. Mais il a rendez-vous demain à deux heures au château. Et devine, avec
qui ?
— Avec Vitteaux ?
— Non, tu avais eu la
bonne intuition, je crois. Avec un certain Marco…
— Carbiat, le quatrième
mousquetaire ?
— Je suppose. Sylvie a
entendu une conversation au téléphone, son Roger parlait avec un certain Marco.
La coïncidence est on ne peut plus troublante, non ?
— Roger, fils du Siméon
Fauchet, aurait donc rendez-vous avec Marco Carbiat… Il nous rejoue les vingt
ans après et le fils de D’Artagnan ou quoi ?
— N’oublie pas que les
trois trous du cul étaient toujours en contact, confer l’histoire de
l’épitaphe…
— Quelle épitaphe ?
— Je ne t’en ai pas parlé
? Demandé-je. Et je lui raconte l’histoire du panneau.
— Ah les cons ! C’est un
bel acrostiche, mais c’est vraiment dégueulasse.
— Comme tu dis. Mais cela
veut bien dire qu’ils étaient restés en contact. D’ailleurs le Pepito a eu des
remords…
— Un peu tard quand même,
dit René en attaquant le plat du jour, une bavette à l’échalote avec des
frites.
— Bien, dis-je en me
servant. Il semble donc que nous serons tranquilles cet après-midi. Tout au
moins du côté de Fauchet.
— Tu crois que le Siméon
ou le Marco seraient capables de se pointer ?
— Ils n’ont sans doute
pas la clé de la grille et nous fermerons la porte de la cuisine de
l’intérieur. C’est un risque à courir.
Nous finîmes notre repas
et repartîmes dans mon fourgon pour le château de Montieu. René passa derrière
pour ne pas être vu au cas où il y aurait quelqu’un du côté de l’entrée du
château. J’ouvris donc moi-même la grille et la refermai après. Je me garai en
reculant jusqu’à la porte de la cuisine et je l’ouvris. René descendit par
l’arrière du fourgon et passa directement dans la cuisine sans pouvoir être vu
de l’extérieur.
(à suivre...)
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