Une fois seuls, j’exposai
à René le comment et le pourquoi de mes soupçons.
— Donc tu penses que
c’est elle qui a informé Fauchet ?
— Je ne sais pas si elle
lui a tout déballé au bigophone, mais en tout cas, je lui avais dit que j’avais
planqué la clé sous un tonneau. Et je découvre que j’aurais appelé Fauchet pendant
mon sommeil, avec mon portable qui était dans le fourgon. Je n’ai jamais eu son
numéro, je dormais, le portable était dans le fourgon, je n’ai aucun souvenir d’avoir
laissé mes clés dans la cuisine chez Michel. Il y a de quoi avoir de lourds
soupçons, non ?
— Donc elle est en
cheville avec Fauchet et si elle lui a dit pour la clé, elle lui a aussi parlé
du magot. Si je comprends bien, si tu veux le récupérer, il y a comme qui
dirait urgence, me dit René.
— Oui, d’ailleurs Fauchet
a l’air pressé de me voir vider les lieux. Sans doute pour aller lui-même
choper l’oseille en toute tranquillité.
— Récapitulons : Fauchet
+ Vitteaux = méfiance. Magali + Fauchet = méfiance encore. Michel, lui il est
dans les vapes et peut-être pour quelque temps. A part toi et moi, dans cette affaire,
qui reste-t-il ? Le fantôme du Gaby, le fantôme du Pepito ? Il y a encore deux
vivants, le Siméon et le Marco. Siméon, c’est le père de Roger. Et le Marco, tu
sais ce qu’il est devenu ?
— Non, et la seule
personne qui, peut-être, pourrait m’éclairer, c’est Sylvie. Tu l’as oublié,
celle-là, dans tes équations. J’ai l’impression que je peux lui faire confiance.
— Tu as fait confiance à
Magali, tu lui as déballé toute l’histoire – et je ne parle pas du reste – et
elle te trahit dès potron-minet. Méfie-toi des femmes, mon petit Fortunio naïf
!
— Je sais, mais elle est
quand même venue me mettre en garde, rien ne l’y obligeait et je ne pense pas
que ce soit son mari qui l’ait envoyé. Pour ce qui est de Magali, j’espère que
je finirai par savoir pourquoi elle a fait cela.
— Ecoute-moi, monsieur
Fortunio. Si tu fais confiance à cette Sylvie, tu devrais l’appeler et même
tout de suite, tu vas dans ton fourgon. Tu lui demandes si Fauchet et Vitteaux
ont des projets dans l’immédiat, il faut que tu saches si on peut aller
tranquillement dans le tunnel cet après-midi. Ne lui en dis pas plus qu’il ne
faut, dis-lui simplement que tu veux connaître, en toute discrétion, l’emploi
du temps de nos deux affreux.
— Oui, mais tu sais
comment on fait pour appeler en appel masqué ? Je ne tiens pas à ce que mon
numéro apparaisse…
— Tu fais dièse – trente
et un – dièse depuis un portable. Sherlock Holmes d’opérette, va ! Me balança
René.
(à suivre...)
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