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jeudi 3 août 2017

René-la-Science (61)



Une fois seuls, j’exposai à René le comment et le pourquoi de mes soupçons.
— Donc tu penses que c’est elle qui a informé Fauchet ?
— Je ne sais pas si elle lui a tout déballé au bigophone, mais en tout cas, je lui avais dit que j’avais planqué la clé sous un tonneau. Et je découvre que j’aurais appelé Fauchet pendant mon sommeil, avec mon portable qui était dans le fourgon. Je n’ai jamais eu son numéro, je dormais, le portable était dans le fourgon, je n’ai aucun souvenir d’avoir laissé mes clés dans la cuisine chez Michel. Il y a de quoi avoir de lourds soupçons, non ?
— Donc elle est en cheville avec Fauchet et si elle lui a dit pour la clé, elle lui a aussi parlé du magot. Si je comprends bien, si tu veux le récupérer, il y a comme qui dirait urgence, me dit René.
— Oui, d’ailleurs Fauchet a l’air pressé de me voir vider les lieux. Sans doute pour aller lui-même choper l’oseille en toute tranquillité.
— Récapitulons : Fauchet + Vitteaux = méfiance. Magali + Fauchet = méfiance encore. Michel, lui il est dans les vapes et peut-être pour quelque temps. A part toi et moi, dans cette affaire, qui reste-t-il ? Le fantôme du Gaby, le fantôme du Pepito ? Il y a encore deux vivants, le Siméon et le Marco. Siméon, c’est le père de Roger. Et le Marco, tu sais ce qu’il est devenu ?
— Non, et la seule personne qui, peut-être, pourrait m’éclairer, c’est Sylvie. Tu l’as oublié, celle-là, dans tes équations. J’ai l’impression que je peux lui faire confiance.
— Tu as fait confiance à Magali, tu lui as déballé toute l’histoire – et je ne parle pas du reste – et elle te trahit dès potron-minet. Méfie-toi des femmes, mon petit Fortunio naïf !
— Je sais, mais elle est quand même venue me mettre en garde, rien ne l’y obligeait et je ne pense pas que ce soit son mari qui l’ait envoyé. Pour ce qui est de Magali, j’espère que je finirai par savoir pourquoi elle a fait cela.
— Ecoute-moi, monsieur Fortunio. Si tu fais confiance à cette Sylvie, tu devrais l’appeler et même tout de suite, tu vas dans ton fourgon. Tu lui demandes si Fauchet et Vitteaux ont des projets dans l’immédiat, il faut que tu saches si on peut aller tranquillement dans le tunnel cet après-midi. Ne lui en dis pas plus qu’il ne faut, dis-lui simplement que tu veux connaître, en toute discrétion, l’emploi du temps de nos deux affreux.
— Oui, mais tu sais comment on fait pour appeler en appel masqué ? Je ne tiens pas à ce que mon numéro apparaisse…
— Tu fais dièse – trente et un – dièse depuis un portable. Sherlock Holmes d’opérette, va ! Me balança René.
(à suivre...)

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