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jeudi 24 août 2017

René-la-Science (64)



Notre premier soin fut de terminer mon chantier, René me donna un coup de main et nous brossâmes rapidement les joints. Puis, une fois le chantier nettoyé et les gravats évacués jusqu’au trou indiqué par Roger, nous fûmes prêts à descendre dans le souterrain. Nous descendîmes dans la cave, munis de lampes. Je sortis ma clé et ouvris  la porte du réduit aux termites. Le bahut disloqué et la vaisselle encombraient toujours le sol de la pièce. Nous franchîmes la porte et descendîmes sur le premier palier.
— C’est ici le macchabée ? Demanda doucement René, qui ne put s’empêcher de jeter un oeil.
— Oui, ça te plaît le spectacle ? Lui répondis-je.
— Attends, regarde un peu. Tu vois ces deux balles par terre ? Ce type a été descendu ici, il y a longtemps, les chairs ont disparu mais les balles sont restées. Il y en a même une troisième, le coup de grâce je suppose, dans la nuque.
— Ecoute, René, on n’est pas à l’institut médico-légal, ce type est mort depuis belle lurette, on ne fait pas une enquête.
— Belle lurette toi-même, j’aimerais savoir ce qui s’est passé ici, mais tant pis, allons voir en bas.
Et nous redescendîmes jusqu’à la salle d’où démarrait  l’autre boyau. En passant par-là, je vérifiai si le flingue était toujours à sa place. Il était toujours dans son trou et je le montre à René.
— Tu sais s’il est chargé ? Me demanda René.
— Alors là, j’y connais rien, regarde toi-même, lui dis-je en lui tendant le flingot par le canon.
— Tu as confiance, dit-il en rigolant. C’est beau de ta part après ce qui t’est arrivé.
— Le premier qui m’a braqué a failli prendre la toiture sur la tête et il s’est pissé dessus. A toi de voir…
— C’est un browning, il n’est pas armé mais il est chargé, dit René en sortant puis en remettant le chargeur.
— On le laisse là ou on le garde ?
— Pour le moment on le garde, même si c’est un risque. Mais le risque est plus grand de le laisser à la disposition de celui qui a récupéré la clé.
— On peut le planquer comme il faut et récupérer les balles…
— Je le garde, tu peux avoir confiance. Je sais m’en servir, et surtout ne m’en servir qu’en cas de nécessité, dit-il en glissant l’arme dans sa poche.
— C’est toi qui vois, dis-je en reprenant le couloir en direction de l’endroit où se trouvaient les cantines.
Elles y étaient toujours, les caisses en bois aussi. Les cantines étaient rouillées, mais solidement fermées et nous regardâmes le contenu des trois caisses. Etant en bois, les caisses avaient été bouffées par l’humidité et les termites. René souleva le couvercle de la première, ce qui eut pour effet de répandre son contenu, des pistolets mitrailleurs, complètement rouillés. La deuxième contenait des grenades dans le même état La troisième, la plus petite, semblait avoir contenu des papiers, mais il n’en restait plus que des bribes, presque des confettis, tellement les termites les avaient dévorés. A bien regarder, il semblait qu’il y ait eu des billets de banque, les termites avaient du bien s’engraisser avec cela.
(à suivre...)

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