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dimanche 22 octobre 2017

Chronique de Serres et d’ailleurs III (6)



Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Peut-on ne rien s’interdire et est-ce la même chose que de tout s’autoriser ? En effet, ne rien s’interdire n’est-il pas moins que de tout s’autoriser et peut-on tout s’autoriser sans pour autant ne rien s’interdire ? La question est difficile à trancher et il ne faudrait pas moins qu’un éminent prix Nobel pour nous éclairer sur ce sujet. Mais, de même, n’importe quel prix Nobel de n’importe quelle discipline est-il capable de donner un avis sur n’importe quel sujet ?
Car nul n’ignore que les Nobels sont de disciplines diverses  et chacune de ces disciplines, elles-mêmes, se subdivisent en sous-disciplines et parfois même en sous-sous-disciplines, ce qui fait beaucoup de sous-sous pour un certain nombre de gens, sans compter les primes et indemnités diverses et sans oublier la retraite de la fonction publique.
Ces disciplines sont la physique, la chimie, la médecine, la littérature et la paix. Une sorte de prix annexe est aussi décerné en économie mais celui-ci est décerné par l’académie des sciences imaginaires et ne rentre donc pas, stricto sensu, dans le cadre précédent. Evidemment, les trois premières, physique, chimie et médecine, sont qualifiées de sciences dures et sont donc les voies royales de  la nobélisation. Ensuite, la littérature, science molle si l’on peut dire, couronne une œuvre de qualité animée d’un grand idéal. Les grands idéaux ne font pas exception au niveau des sous-disciplines, le sous-grand idéal fait même florès de nos jours. Et, dernier mais non des moindres, le prix Nobel de la paix récompense  la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix. L’attribution de ce prix a connu des fortunes diverses et dernièrement encore des pétitions ont circulé pour le retrait du prix à une personnalité, ce qui, paraît-il, est impossible. Et puis, s’il était avéré trente ans plus tard qu’un Nobel de physique ou de chimie se fût mis le doigt dans l’œil, irait-on le lui retirer ? De plus, il faut bien comprendre que le président Obama a reçu le prix Nobel de la paix à l’avance au cas où, par mégarde, il aurait ultérieurement fait la guerre. Mais l’aréopage qui attribue cette récompense sait juger aussi bien sur les faits que sur les intentions présumées des attributaires.
Pour revenir donc à ce que l’on peut s’autoriser tout en ne se l’interdisant pas, cela représente pas mal de choses diverses comme, en vrac, l’alcool, le tabac, les femmes, les hommes (et vice-versa…), le patin avec ou sans roulettes, la burqa, le chapeau haut-de-forme et le chocolat. Sans oublier un certains nombres d’autres choses que la bienséance et le directeur d’antenne m’interdisent de citer. Et si le tout est parfois plus que la somme des parties, il n’en est pas moins vrai que le rien est inférieur à la soustraction de toutes les autres, sans préjudice du contraire.
On voit par-là que s’il est interdit d’autoriser, il peut en conséquence paradoxale être autorisé d’interdire et inversement réciproquement, suivant la prescription du docteur Dac qui connaissait le prix de nos belles fantaisies.

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