Magali était déjà venue
et elle nous dirigea vers le service où se trouvait Michel. Nous n’eûmes guère
plus d’informations, le médecin devait tenter de l’opérer en fin de matinée et
Michel était toujours placé dans le coma. Nous fûmes autorisés à aller le voir.
L’intervention ne devait pas durer plus de deux heures et nous décidâmes que
nous resterions sur place en attendant. Nous allions donc le voir. Je fus
impressionné de le voir ainsi, avec ses tubes, ses cathéters et ses perfusions,
mais il avait vraiment l’air paisible aussi. Je lui parlai un peu, mais je
n’avais pas grand-chose à lui dire, je n’allais tout de même pas lui parler du
magot du bois de Montieu.
Non, je lui dis que les
moutons allaient bien, que j’avais vu sa mère et sa sœur, que je croyais
fortement qu’il irait mieux. Puis je me tus et nous sortîmes, Magali et moi. Nous
ne savions que nous dire dans ces couloirs et je proposai que nous allions
faire un tour à la cafétéria puis dans les jardins.
— Tu crois vraiment qu’il
va s’en sortir ? Me demanda Magali.
— Je veux le croire,
j’étais sincère en le lui disant, lui répondis-je.
— Je ne sais pas ce qui
sera le mieux pour lui. Il peut s’en sortir avec peu de séquelles, il peut y
passer et dans le pire des cas rester handicapé lourdement.
— Oui, et comme tu le
dis, c’est ce qui peut lui arriver de pire.
— D’autant plus que tu
peux constater que nous sommes presque sa seule famille : toi son associé
d’avant-hier et moi, celle qu’il considérait déjà comme son ex compagne d’après-demain.
Nous n’avions plus qu’un seul point d’accord : la rupture.
— Il faut croire
qu’inconsciemment il voulait rester avec toi et il n’a trouvé que ce seul moyen
pour te garder, hasardé-je.
— Quand j’entends cela,
j’ai consciemment envie de te botter le cul, espèce de psy de comptoir, me
répondit Magali.
— Tu as raison, dis-je en
souriant. Et aussi raison quand tu dis qu’il n’a presque que nous, en ce
moment. Toi surtout, puisque moi je dois retourner chez moi.
— N’oublie pas que tu
m’as dit que tu me laisserais seule… le moins possible.
— Je n’oublie pas, ce
n’est pas facile, on verra comment faire. Tu as un frangin ici à Toulouse ?
— Oui, nous ne sommes pas
en relations très suivies, il y a eu quelques tensions au moment de la
succession des parents, mais je m’entends très bien avec ma belle-soeur.
— Tu pourrais peut-être
faire l’un ou l’autre séjour chez eux ? Demandé-je.
— Oui, peut-être, il
faudrait que je les contacte. Mais si je suis sur Toulouse et toi en Lot et
Garonne, qui s’occupera des moutons et des chats ?
— On peut s’arranger avec
René, René-La-Science, mon copain.
— Tu me le présenteras
bien un jour, ce René « La-Science », comme tu dis. Vous avez l’air d’un duo de
choc, lui et toi.
(à suivre...)
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