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jeudi 9 novembre 2017

René-la-Science (75)



Magali était déjà venue et elle nous dirigea vers le service où se trouvait Michel. Nous n’eûmes guère plus d’informations, le médecin devait tenter de l’opérer en fin de matinée et Michel était toujours placé dans le coma. Nous fûmes autorisés à aller le voir. L’intervention ne devait pas durer plus de deux heures et nous décidâmes que nous resterions sur place en attendant. Nous allions donc le voir. Je fus impressionné de le voir ainsi, avec ses tubes, ses cathéters et ses perfusions, mais il avait vraiment l’air paisible aussi. Je lui parlai un peu, mais je n’avais pas grand-chose à lui dire, je n’allais tout de même pas lui parler du magot du bois de Montieu.
Non, je lui dis que les moutons allaient bien, que j’avais vu sa mère et sa sœur, que je croyais fortement qu’il irait mieux. Puis je me tus et nous sortîmes, Magali et moi. Nous ne savions que nous dire dans ces couloirs et je proposai que nous allions faire un tour à la cafétéria puis dans les jardins.
— Tu crois vraiment qu’il va s’en sortir ? Me demanda Magali.
— Je veux le croire, j’étais sincère en le lui disant, lui répondis-je.
— Je ne sais pas ce qui sera le mieux pour lui. Il peut s’en sortir avec peu de séquelles, il peut y passer et dans le pire des cas rester handicapé lourdement.
— Oui, et comme tu le dis, c’est ce qui peut lui arriver de pire.
— D’autant plus que tu peux constater que nous sommes presque sa seule famille : toi son associé d’avant-hier et moi, celle qu’il considérait déjà comme son ex compagne d’après-demain. Nous n’avions plus qu’un seul point d’accord : la rupture.
— Il faut croire qu’inconsciemment il voulait rester avec toi et il n’a trouvé que ce seul moyen pour te garder, hasardé-je.
— Quand j’entends cela, j’ai consciemment envie de te botter le cul, espèce de psy de comptoir, me répondit Magali.
— Tu as raison, dis-je en souriant. Et aussi raison quand tu dis qu’il n’a presque que nous, en ce moment. Toi surtout, puisque moi je dois retourner chez moi.
— N’oublie pas que tu m’as dit que tu me laisserais seule… le moins possible.
— Je n’oublie pas, ce n’est pas facile, on verra comment faire. Tu as un frangin ici à Toulouse ?
— Oui, nous ne sommes pas en relations très suivies, il y a eu quelques tensions au moment de la succession des parents, mais je m’entends très bien avec ma belle-soeur.
— Tu pourrais peut-être faire l’un ou l’autre séjour chez eux ? Demandé-je.
— Oui, peut-être, il faudrait que je les contacte. Mais si je suis sur Toulouse et toi en Lot et Garonne, qui s’occupera des moutons et des chats ?
— On peut s’arranger avec René, René-La-Science, mon copain.
— Tu me le présenteras bien un jour, ce René « La-Science », comme tu dis. Vous avez l’air d’un duo de choc, lui et toi.
(à suivre...)
 

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