— Oui, mais moins que tu
le penses et plus que tu ne pourrais le croire, mais là nous sommes hors sujet.
Tu vas contacter ton frère, ou ta belle-sœur pour savoir ce qu’il y a comme
possibilités de leur côté. Tu argumentes sur le fait que Michel est ici et que
tu as besoin de savoir s’ils te dépanneraient de temps à autre, une semaine ou
dix jours, je dirais.
— Bien, bien,
j’appellerai ce soir car ils bossent tous les deux et ne sont à la maison que
le soir.
— Ils ont une maison ou un
appart’ ?
— Ils ont acheté une
maison après avoir hérité des parents. Je suppose qu’ils ont de la place, je ne
l’ai pas encore vue, cette bicoque. Connaissant le frangin, ça doit être hyper
bourgeois.
— Tu n’es donc pas
obligée de te déguiser en margeo pour aller chez eux, tu es très bien en tous
les jours comme aujourd’hui, lancé-je sournoisement.
— Je me doutais bien
qu’en m’habillant comme je suis je réveillerais le bourge qui sommeille en toi.
Mais tant mieux, cela me fait de l’entraînement avant d’aller chez Simon.
— Il s’appelle Simon, ton
frangin ?
— Oui.
— Et ta belle-sœur ?
— Marie-Christine, mais
on l’appelle Christine.
Nous arrivions à la
cafétéria et je commandai deux cafés. Ensuite, nous partîmes faire un tour dans
les espaces verts attenant à l’hôpital, en attendant qu’il fût l’heure de prendre
un repas de midi. Ni Magali ni moi n’avions envie de faire un tour en ville, ce
qui aurait été une manière de faire passer le temps. Après avoir déjeuné, nous
continuâmes à déambuler sans but puis vers trois heures nous revînmes au
service où se trouvait Michel.
Un médecin nous reçut :
l’opération était terminée, mais Michel n’était pas encore de retour dans le
service. Le pronostic était réservé car si Michel était toujours bien vivant,
on ne savait pas encore quelles seraient les séquelles. Le médecin nous
conseilla d’attendre le lendemain avant de le revoir et nous décidâmes donc de
repartir vers Villeneuve.
Dans le fourgon, nous
partagions le même sentiment, il y avait une sorte de gêne chez le médecin et
cela nous laissait une impression pénible. Avant de revenir à la maison de
Michel, nous passâmes voir les moutons au bois de Montieu pour leur donner à boire
et nous vérifiâmes qu’ils avaient toujours du foin à manger. L’endroit
paraissait tranquille et nous revînmes à la maison de Michel. J’avais dit à
Magali que je ne la laisserais pas seule mais je ne voulais pas courir le
risque d’aller passer la nuit avec elle au bois du Blédard où Sylvie serait
capable de rappliquer, sait-on jamais. Donc, pour prendre les devants, je lui
fis savoir que nous passerions la nuit sur place, chez Michel. Après avoir
soupé, nous allâmes retrouver l’étroit lit de la chambre d’amis, il n’était pas
question pour moi de dormir dans le lit de l’absent.
(à suivre...)
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