Le dimanche matin, je mis
mon vélo dans le fourgon et je partis faire une balade le long du canal
latéral. Il faisait beau et le matin la piste n’est pas encore trop encombrée, je
me sentais détendu et loin des tracas de ma semaine passée. Tracas et plaisirs
aurais-je pu dire. Après avoir roulé plus de deux heures, je m’arrêtai dès midi
dans un petit restaurant installé près d’une écluse où je me pris un repas
simple et rapide. Puis je récupérai le fourgon et repartis vers chez moi.
Ma maison est sur un
assez grand terrain dans la vallée de la Garonne. Pour y arriver depuis la
départementale, on prend une petite route sur deux kilomètres et ma maison est
au bout d’un chemin qui fait dans les deux-cents mètres. Il y a peu d’arbres le
long de la petite route et la vue est dégagée. Au moment d’enfiler mon chemin,
je remarquai une voiture bleue garée un peu plus loin sur la route. Un
mouvement instinctif me porta à continuer sur la route au lieu de prendre le
chemin. Comme je me rapprochais de la voiture, probablement une japonaise,
celle-ci démarra et partit assez vite. Je ne remarquai qu’une seule chose,
cette voiture était immatriculée en Aveyron. Voilà qui n’était pas peu fait
pour m’intriguer. Toutefois je n’avais aucune raison de poursuivre cette voiture
et je fis demi-tour un peu plus loin pour revenir chez moi. Une fois arrivé à
la maison, je pris une paire de jumelles et observai la petite route, caché
derrière un bosquet.
Cinq minutes plus tard,
je vis repasser la voiture bleue dans l’autre sens. Elle passa doucement au
bout de mon chemin puis continua et prit la départementale en direction de
Tonneins. Mystère, mystère, me dis-je. En regardant devant la maison, je
remarquai qu’un véhicule avait tourné dans la cour, mystère toujours…
Le lundi matin, j’avais
un chantier en cours et il fallait non seulement y revenir mais encore le
terminer. Mes aventures sciéraquoises m’avaient retardé dans mon boulot et mes
clients m’attendaient. Je travaillai donc au maximum et le mercredi soir en
rentrant à la maison, j’eus un appel de Magali sur mon répondeur. Elle me
demandait de la rappeler chez son frère, ce que je fis immédiatement. Je supposai
qu’elle en savait plus sur l’état de Michel.
En effet, Michel allait
être envoyé vers une maison de réadaptation des environs de Toulouse, son état
lui permettant de quitter le centre hospitalier. Mais, car il y a un gros mais,
il avait perdu l’usage de la parole et de la jambe gauche. La jambe droite le
soutenait à peine. Le bras gauche n’allait pas mieux que la jambe gauche et le
bras droit semblait opérationnel. Dommage pour un gaucher, me dis-je. En fait,
les facultés intellectuelles n’étaient pas forcément atteintes, mais le
résultat était qu’il se trouvait en chaise roulante et qu’il ne pouvait pas
subvenir aux nécessités de la vie de tous les jours.
Michel allait donc passer
deux mois en réadaptation puis être renvoyé chez lui. Magali avait déjà décidé
: c’est elle qui s’occupera de lui, elle va se remonter un cabinet de kiné chez
Michel, elle ne sait pas encore les détails, mais c’est sa décision.
Après avoir raccroché, je
me dis que ce qu’il y a de positif c’est l’apparente détermination de Magali.
Les retrouvailles avec son frère ont dû l’aider.
(à suivre...)
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