Le lendemain matin, nous
étions samedi et nous nous levâmes tranquillement après une nuit tendre et
agréable. Après le petit déjeuner, Magali prit son courage à deux mains pour
appeler chez son frère, elle appréhendait un peu sa réaction et aurait préféré
en fait avoir sa belle-sœur au bout du fil. Pas de chance, celle-ci est sortie.
Mais la conversation me sembla s’engager dans de bonnes conditions, toutefois
je sortis dans le jardin par discrétion.
Au bout d’une dizaine de
minutes, Magali vint me retrouver, très émue. Après avoir appris ce qui
arrivait à Michel, Simon avait spontanément proposé à Magali de l’héberger. Il
avait ajouté que ce serait une occasion pour lui faire connaître sa nouvelle
maison achetée grâce au fait qu’elle ait accepté de vendre la maison de
Veyriat. Et en plus, il proposait de venir avec Marie-Christine la chercher
aujourd’hui ou demain. Voilà l’horizon qui s’éclaircissait momentanément pour moi.
Si Magali partait aujourd’hui, je pourrais repartir vers chez moi régler des
affaires urgentes. Je lui suggérai donc, soit de la conduire chez son frère ce
jour même, soit d’attendre avec elle l’arrivée de Simon et Marie-Christine. Magali
eut bien un peu l’impression que je voulais me débarrasser d’elle, mais elle
n’eut pas le mauvais goût de me contredire. Elle rappela donc son frère qui
allait venir la chercher en début d’après-midi, à charge pour nous de préparer
un bon café.
La rencontre entre nous
fut des plus sympathiques, d’autant plus que Simon était heureux de pouvoir
faire quelque chose pour se dédouaner des déboires d’une succession qui
semblait avoir laissé des séquelles. Magali me laissa un jeu de clés de la
maison et je gardai la clé du bois de Montieu. Je m’engageai à demander à mon
ami René, à qui je laisserais ces clés, de pourvoir aux besoins des animaux.
Après leur départ,
j’allai directement au Blédard où je retrouvai René et Colette, qui
commençaient à s’inquiéter de mon absence de nouvelles. Nous nous mîmes
d’accord pour les animaux et je leur dis au revoir. René m’accompagna jusqu’au
fourgon et en profita pour parler rapidement.
— Il faudra quand même
décider quelque chose pour ce magot, mon vieux Fortunio, dit-il.
— Bien sûr, je ne serai
pas absent longtemps, une semaine ou dix jours maxi, mais je dois aller régler
certaines affaires sans délai.
— Ok, tu peux compter sur
moi pour les bestioles et pour avoir le yoguet.
— Le quoi ? Dis-je.
— L’œil au guet, je
surveille le magot et ton Roger-La-Honte, me dit-il.
— Tu le connais ?
demandé-je.
— Un peu et je l’ai vu
l’autre jour au restau, me répondit René. Je surveillerais bien la Sylvie
aussi, mais je ne voudrais pas marcher sur tes plates-bandes.
— Plates, plates, parle
pour toi, conclus-je.
Et nous nous quittâmes
comme toujours sur un éclat de rire. Je revins chez moi après une semaine
d’absence. Je ressentis un grand vide en arrivant chez moi après cette semaine
animée. Je dus me secouer pour trier mon courrier, faire de la lessive,
nettoyer, ranger, que sais-je…
La fin de journée passa
rapidement et je me couchai de bonne heure.
(à suivre...)
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