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jeudi 23 novembre 2017

René-la-Science (77)



Le lendemain matin, nous étions samedi et nous nous levâmes tranquillement après une nuit tendre et agréable. Après le petit déjeuner, Magali prit son courage à deux mains pour appeler chez son frère, elle appréhendait un peu sa réaction et aurait préféré en fait avoir sa belle-sœur au bout du fil. Pas de chance, celle-ci est sortie. Mais la conversation me sembla s’engager dans de bonnes conditions, toutefois je sortis dans le jardin par discrétion.
Au bout d’une dizaine de minutes, Magali vint me retrouver, très émue. Après avoir appris ce qui arrivait à Michel, Simon avait spontanément proposé à Magali de l’héberger. Il avait ajouté que ce serait une occasion pour lui faire connaître sa nouvelle maison achetée grâce au fait qu’elle ait accepté de vendre la maison de Veyriat. Et en plus, il proposait de venir avec Marie-Christine la chercher aujourd’hui ou demain. Voilà l’horizon qui s’éclaircissait momentanément pour moi. Si Magali partait aujourd’hui, je pourrais repartir vers chez moi régler des affaires urgentes. Je lui suggérai donc, soit de la conduire chez son frère ce jour même, soit d’attendre avec elle l’arrivée de Simon et Marie-Christine. Magali eut bien un peu l’impression que je voulais me débarrasser d’elle, mais elle n’eut pas le mauvais goût de me contredire. Elle rappela donc son frère qui allait venir la chercher en début d’après-midi, à charge pour nous de préparer un bon café.
La rencontre entre nous fut des plus sympathiques, d’autant plus que Simon était heureux de pouvoir faire quelque chose pour se dédouaner des déboires d’une succession qui semblait avoir laissé des séquelles. Magali me laissa un jeu de clés de la maison et je gardai la clé du bois de Montieu. Je m’engageai à demander à mon ami René, à qui je laisserais ces clés, de pourvoir aux besoins des animaux.
Après leur départ, j’allai directement au Blédard où je retrouvai René et Colette, qui commençaient à s’inquiéter de mon absence de nouvelles. Nous nous mîmes d’accord pour les animaux et je leur dis au revoir. René m’accompagna jusqu’au fourgon et en profita pour parler rapidement.
— Il faudra quand même décider quelque chose pour ce magot, mon vieux Fortunio, dit-il.
— Bien sûr, je ne serai pas absent longtemps, une semaine ou dix jours maxi, mais je dois aller régler certaines affaires sans délai.
— Ok, tu peux compter sur moi pour les bestioles et pour avoir le yoguet.
— Le quoi ? Dis-je.
— L’œil au guet, je surveille le magot et ton Roger-La-Honte, me dit-il.
— Tu le connais ? demandé-je.
— Un peu et je l’ai vu l’autre jour au restau, me répondit René. Je surveillerais bien la Sylvie aussi, mais je ne voudrais pas marcher sur tes plates-bandes.
— Plates, plates, parle pour toi, conclus-je.
Et nous nous quittâmes comme toujours sur un éclat de rire. Je revins chez moi après une semaine d’absence. Je ressentis un grand vide en arrivant chez moi après cette semaine animée. Je dus me secouer pour trier mon courrier, faire de la lessive, nettoyer, ranger, que sais-je…
La fin de journée passa rapidement et je me couchai de bonne heure.
(à suivre...)

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