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dimanche 22 avril 2018

Chronique de Serres et d’ailleurs III (30)


Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Notre président-marcheur vient encore de franchir une étape dans son tour de France de l’avenir. Déjà en tête dans les cols blancs, il se révèle être un redoutable routier sprinteur. Il vient de remporter une belle victoire d’étape, celle de l’intelligence artificielle. Voilà au moins quelqu’un qui, apprenant que notre pays n’a plus qu’un taux de fécondité de 1,88 enfant par femme, a tout de suite compris qu’un de nos concitoyen sur deux n’était pas fini. L’intelligence artificielle est donc non seulement une opportunité mais encore une chance ultime de pouvoir prendre le train en marche… et à propos de train et d’en marche, suivez mon regard…
Il est grand temps de suppléer à cette carence en intelligence naturelle en lui apportant cette béquille, d’autant plus que, selon l’institut de sondage Périamétri, une large majorité de la majorité qui a porté au pouvoir notre actuel président ferait partie du nombre des pas tout à fait finis car, et toujours selon le même institut, s’ils l’avaient été –finis - ils se seraient abstenus de voter sans hésiter une seule seconde. Pour une fois, nous voyons que les sondeurs peuvent faire montre d’une grande hardiesse dans leurs conclusions. Sans compter que, dans ses conclusions, le rapport ajoute que les élus du train en marche ne diffèrent guère sur ce point de leurs électeurs.
Ces conclusions rejoignent celles d’un autre sondage, de l’institut Médiapétri cette fois, mais ce dernier ajoute que les golden boys de la macronie ont bien raison de mépriser la génération dorée des retraités à un millier d’euros par mois parce que ceux-ci, n’ayant pas cinq mille euros mensuels comme leurs députés, ne mangent pas de nouilles car ils les ont élues.
Mais foin de tous ces sondages et analyses politiques et revenons à notre IA, l’intelligence artificielle. Notre président, conscient des problèmes éthiques que soulève le développement de l’intelligence artificielle, pense qu’il faut se tourner vers l’Europe pour faire des choix collectifs et les accorder avec des valeurs universelles. Evidemment, on peut faire confiance à monsieur Juncker pour ce qui est des valeurs, en tout cas des valeurs financières. Si c’est l’Europe du Berlaimont qui doit nous rendre plus intelligents, on n’est pas sortis de l’auberge, comme pourrait le dire son prédécesseur maintenant conseiller d’une grande banque américaine, grande non seulement par sa puissance financière mais encore par sa capacité à gruger le monde. Donc si c’est cette Europe qui fixe les valeurs selon lesquelles sera utilisée l’intelligence artificielle, le pire, qui habituellement n’est jamais sûr, pourrait devenir relativement certain.
Et, pour en revenir à nos moutons, si monsieur notre président veut faire émerger en France des champions  de l’intelligence artificielle, il faudra qu’il se lève de bonne heure pour éteindre la télévision et faire taire toutes les grenouilles de caniveau qui prétendent faire l’information.
On voit par-là que ce n’est pas l’homme qui descend du singe mais que c’est le singe qui descend de l’homme.

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