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dimanche 26 août 2018

Chroniques de l'été 2018 (7)


Rediffusion du dimanche 20 janvier 2013.

Chronique du temps exigu (43)


Je parlais dimanche dernier de l’amiral et voilà qu’il me téléphone ce mercredi. Quoi ? Un coup de fil de cap ! Est-ce bien possible alors qu’il a en horreur ces instruments sans pitié pour nos oreilles ? Oui, je vous le dis, c’était bien lui qui m’appelait d’Honfleur où son brick « La Marrante » était à l’ancre, immobilisé et en panne de son énergie vitale.
Comme nous l’avons vu dans la 28ème chronique, cap avait découvert une énergie renouvelable et inépuisable pour mouvoir son élégant, quoique d’origine britannique, brick. Il s’agit de l’énergie scolaire, cette fameuse énergie en réserve dont l’exploitation et l’utilisation sont brevetées par cap et permet de propulser son navire à plus de dix-sept nœuds contre le courant sur la Seine. Sans voilure et donc sans mât, sans cheminée et donc sans fumée, ce vaisseau fend les eaux les plus hostiles comme les plus calmes et passe alertement sous les ponts. Comme l’aurait dit Apollinaire : «  Sous le pont Mirabeau, passe le cap ! ».
Toutefois, vous n’êtes pas sans savoir et vous resterez sans ignorer que, ce mercredi, les syndicats des enseignants ont déclenché un mouvement de grève et décidé une journée d’action. Evidemment, un mouvement qui dure toute une journée d’action, cela a provoqué une débauche inhabituelle d’énergie scolaire qui a laissé sans ressources notre amiral et sa « Marrante ». Nous étions convenus de nous retrouver sur le quai de la Ménestrandise pour quelque agape dans un bistro connu de nous seuls et voilà cap dans l’impossibilité d’honorer ses engagements. Il a donc mis à l’eau une chaloupe pour accoster au port et me téléphoner d’un petit bistro d’Honfleur où il avait notamment dégusté une part de schwarzwälderkirschtorte directement importée de Tryberg, haut lieu de la fabrication du coucou en Forêt-Noire, arrosée d’un délicieux gewurztraminer. Il avait un peu abusé de cette boisson et la conversation fut un peu longue, l’alcool rendant difficile la prononciation de ces mots germaniques au gosier francophone et irrigué de notre ami.
Remis de ses émotions, le lendemain, il fit parvenir par câble un message de solidarité au ministre de l’Education dont le ministère s’était de même retrouvé comme la bouteille, à l’encre.
On voit par-là qu’une bonne action et un bon mouvement ne sont jamais perdus.

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