Auditrices et auditeurs : que vous m’écoutiez ou non, bonjour. C’est
la rentrée des chroniqueurs ainsi que pour toutes celles et ceux qui étaient sortis.
L’été est habituellement une période calme pendant laquelle le gouvernement
fait avaler quelque amère potion en douce au contribuable distrait. L’été 2018
fut au contraire riche en évènements de toutes sortes. Le mois de juillet avait
commencé avec la splendeur et la gloire pour les footballeurs de l’équipe de France
autant que pour tous les sportifs en tongs et pantoufles. Ensuite le tour de
France cycliste fut malencontreusement gagné par un cycliste, c’est bien la
moindre des choses, me direz-vous mais il était de nationalité britannique, quoique
gallois de son état. Convenons-en, la France ne peut pas gagner sur tous les
tableaux. On pouvait néanmoins craindre que, passé le dernier coup de pédale,
même les gay games organisés cette
année à Paris n’arrivent pas à nous désennuyer. On essaye bien, de ci et de là,
de nous occuper avec des alertes de couleurs variées concernant tant les
risques d’orages que la certitude de canicule et, comme si les média ne
suffisaient point à nous en parler, un certain monsieur 36 665 envoie des
appels par Short Message Service
(SMS) à la prudence et à l’adaptation de notre comportement. Ce numéro étant
aussi celui de certains arnaqueurs, je commence à penser que la canicule n’est qu’une
arnaque de plus que l’on nous monte en épingle et je me contente de me tenir en
toute imprudence à l’ombre pourvu de boissons acidulées.
Le mois d’août croyait débuter dans la torpeur mais un autre évènement
sportif est venu à point pour réveiller les média, un match de lutte sauvage en
pleine zone de chalandage à l’aéroport de Roissy. Deux rappeurs ont tenté de
régler leur contentieux, l’un préférant râper le gruyère et l’autre préférant
le parmesan. Pas de quoi en faire un fromage, à tout le moins on aura compris
qu’il ne s’agit pas de musique mais de beaucoup de buzz pour rien.
Toutefois, chose promise chose due, notre presque tout nouveau président
s’était engagé à nous faire sortir de l’ancien monde. Et quoi de mieux pour
animer notre languissant été que d’envoyer nos parlementaires à la chasse au
gorille, notre président en avait justement un en magasin, avec la garantie
d’origine quartier sensible et un nom à faire croire que, comme le nazaréen, il
est le fils de son père. Il a lâché ce primate dans l’arène au nez des fauves
de l’opposition parlementaire. Comme bien souvent dans ce genre de cas, il a quand
même un peu bafouillé sur le scénario mais c’est tout le charme des reality shows que de déraper et
d’échapper au contrôle de la production et de la réalisation. L’on a eu droit à
des débats parlementaires épiques, une commission a explosé en plein vol et la
commission sénatoriale a été… sénatoriale car elle attend la rentrée pour
continuer ses travaux. Le président a fait mine de laisser tomber son mignon
gorille, des armes déclarées auraient disparu, les enquêteurs auraient
découvert des armes non déclarées, des godillots du président se sont éculés
mais le gorille a bonne mine comme dans la bande dessinée. Il aurait même
pavané sur le site de rencontres du cirque tinder, cornaqué par son président.
Toutes les bonnes choses, même si elles n’ont pas une fin, ne peuvent
nous régaler à longueur d’été, le mois d’août fut long et chaud et les
feuilletonistes des aventures d’Alex et Manu n’ont guère pu approvisionner nos
gazettes tout l’été. Comme les copains, Alex l’intrépide attendra de faire sa
rentrée pour nous régaler de ses tribulations. Et Manu l’ingénu retournera à
d’autres préoccupations, tant de grands patrons attendent de ce manuel un coup
de pouce en faveur de leurs quarante valeurs.
On voit par-là que les patrons auront un coup de pouce, les autres se
contenteront du majeur.
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