Et, pour la dernière de l'été, un poème:
Ma plume
J’ai taillé ma plume
Pour écrire un mot
J’ai frappé l’enclume
Avec le marteau
J’ai pris ma truelle
Pour bâtir un mur.
Avec ma gamelle
Ma paire de chaussures
J’écris et je forge
Je construis je bâtis
Je chante à pleine gorge
Un vrai p’tit canari.
J’ai gonflé les roues
Celles de mon vieux vélo
Et j’ai pris la route
Qui va à Landernau
Ou bien à Concarneau
Sur ma bicyclette
Avec mon sac à dos
Avec ma casquette.
Avec mes bretelles
Qui tiennent mon pantalon
Et mon escarcelle
Sans aucun sou au fond.
J’ai suivi des chemins
Des sentiers des halliers
Je laissais pour demain
Le temps de déjeuner
Mais j’ai connu l’effroi
Qui casse le ventre
J’ai dormi dans le froid
Ce froid qui vous rentre
Depuis les oreilles
Au milieu des os
Et qui vous réveille
Le matin au plus tôt.
Un jour j’ai arrêté
J’ai perdu les pédales
Car j’avais avalé
Mes deux amygdales,
L’extrait de naissance.
Vous avez tout compris :
A travers la France
La route était finie
Mes cendres on a semé
Dans les coquelicots.
D’une chanson d’été.
Ne reste que l’écho.
J’ai perdu les pédales
Car j’avais avalé
Mes deux amygdales,
L’extrait de naissance.
Vous avez tout compris :
A travers la France
La route était finie
Mes cendres on a semé
Dans les coquelicots.
D’une chanson d’été.
Ne reste que l’écho.
© Pierre Jooris, 2017
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