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dimanche 2 septembre 2018

Chroniques de l'été 2018 (8)


Rediffusion du dimanche 19 janvier 2014.
Chronique du temps exigu (95)

«La politique de la France ne se fait pas à la corbeille » disait en son temps Charles de Gaulle.
Certes, mais il semble que la politique de Corbeil-Essonnes se fera bientôt au panier, à salade s’entend. En effet, le maire de cette cité viendrait d’être mis en examen[1] pour « recel du produit d’infractions d’achats de votes », financement illicite de campagnes électorales » et « dépassement du plafond des dépenses électorales ». Cela n’est pas rien que d’être soupçonné de telles turpitudes, pour autant qu’il s’agisse bien de turpitudes…
Car on peut penser tout bas et même dire tout haut que ce n’est pas une sinécure de voter pour les élections municipales et, dans certaines communes (suivez mon regard… !), cela vaudrait bien une rétribution.
C’est ici qu’intervient mon ami l’amiral, ce cher vieux cap. Regardons les choses en face, me dit-il : nombre d’analystes politiques – et Dieu sait à quel point leur nombre est élevé chez nous – se lamentent en constatant la montée de l’abstention électorale dans notre pays. Les candidats qui rémunèrent ainsi leurs électeurs ne sont-ils donc pas de véritables humanistes et de sincères républicains qui donnent non seulement leur temps mais encore leur argent pour stimuler le désir de l’électeur indécis et abstentionniste ? N’est-ce pas là le meilleur moyen pour résorber l’inflation de l’absence aux urnes ? Plutôt que de se pencher sur le statut de premier edam de France, le président Hollande ne ferait-il pas mieux de proposer de légiférer en ce sens ?
Ah, cher cap, je reconnais bien là votre sagacité mais l’abstention n’est-elle pas le fleuron de notre patrimoine républicain ? L’électeur indécis n’est-il pas le parangon de toutes les vertus républicaines ? Et en définitive c’est bien l’indécis qui amène la touche finale, qui fait pencher le fléau de la balance et pare de vertus stochastiques nos choix électoraux. Allons, qu’il ne soit point question d’argent entre nous et nos élus et laissons les indécis nous gouverner, une fois à droite, une fois à gauche et vice-versa.
On voit par-là que nous ne nous laisserons pas péter les urnes.


[1] Journal « Ouest-France » daté du 18/19 janvier 2014.

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