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jeudi 20 septembre 2018

Le temps de l'éternité (21)


Le lendemain matin au petit déjeuner, Pijm demande si elles veulent l’accompagner en début d’après-midi à La Furetière.
-          Oui, j’aimerais bien venir voir cette maison qui te préoccupe tellement, répond Lisa.
-          Mais elle ne me préoccupe pas tant que cela, simplement je n’ai pas eu le temps de prendre des photos avant-hier, j’ai du visiter trop vite, répond Pijm.
-          Et c’est là que tu es retourné le soir même ? Demande Lisa.

Pijm sent que Lisa pose la question-piège qu’il veut éviter. Il élude donc en disant qu’il est seulement allé voir quelqu’un qui connaissait un peu La Furetière et ses propriétaires. La discussion a duré assez longtemps et tu sais, ici, dans le sud, on boit toujours un coup et puis on dévie de la conversation, on finit par parler de politique, de femmes, que sais-je, il ne se souvient plus de tout.

-          Ah ces Français et leur politique ! Conclut Lisa.
-          Tu es sûre de vouloir venir ? Tu sais, c’est assez long à visiter, cela nous prendra tout l’après-midi, argumente Pijm. Et j’ai un rendez-vous à cinq heures et demi chez Tomi, je devrai vous ramener
-          Et vous, les filles, qu’est-ce que vous voulez faire ? Demande Lisa.
-          Oh, maman, moi je voudrais venir aussi, dit l’ainée.
-          Oui, oui, moi aussi, rajoute Tine.

Pijm comprend qu’il n’a plus le choix, elles viendront aussi. Il propose de passer la matinée en visitant un village pittoresque non loin de Bourgnazan, puis de manger afin d’être au plus tard à deux heures à La Furetière.

*

Malgré leur flegme, Lisa et les filles sont assez éberluées en arrivant à La Furetière. Le château fait un bel ensemble avec ses dépendances et l’orangerie dont les briques vernies brillent au brûlant soleil d’été.
Christian fait d’abord visiter la maison, toujours en commençant par la grande cuisine et les visiteuses apprécient la fraîcheur intérieure qui contraste avec la chaleur du dehors. Il les entraîne à travers la maison en passant dans la cuisine, l’office, le grand couloir, la salle à manger, le salon, la grande entrée et les chambres. Il ouvre la porte-fenêtre de l’entrée mais elle est en plein sud. Il entre une bouffée d’air brûlant  et ils ne s’attardent pas. Ensuite, il revient vers la tour et les fait monter dans la bibliothèque. Pijm traîne bien un peu pour jeter encore un coup d’œil dans la salle à manger, comme pour faire resurgir sa vision nocturne.
C’est avec autant d’étonnement que d’hilarité que les femmes découvrent le grenier. La visite des pièces du haut de la tour est plus morose. Le plâtre nu et les pièces exigües rendent une ambiance terne.
Tout le monde redescend, Christian avait demandé à ce que l’on reste groupé et la consigne est respectée. Ils vont visiter la cave.

-          Je vous fais visiter la grande cave, il y en a une plus petite sous la cuisine, je vous en parlerai après.

Pijm n’avait pas vu les caves et il est impressionné. Elles sont au diapason de la maison. Ce sont des caves semi-enterrées avec de petites ouvertures vers le sud, le côté nord étant taillé à vif dans le rocher. Cette cave fait presque toute la surface de la maison hormis la tour. Quatre grandes salles semblent avoir servi de communs et le reste est composé de petites cellules pour conserver les aliments et les boissons. Ils en font le tour puis remontent au niveau de l’office.
-          Si vous voulez visiter la cave sous la cuisine, allez-y, je vais vous ouvrir la porte mais je ne vous accompagne pas. Ce n’est pas que j’aie peur des chauves-souris, mais il y a là-dedans une poussière, ou une humidité, ou des champignons, je ne sais pas quoi mais ça me flanque une allergie chaque fois que j’y vais. Vous voulez y aller ? Demande Christian.
-          Non, non, ce n’est pas la peine, disent en chœur les dames.
-          Bonne, bonne, je vais y aller tout seul, dit Pijm.

Christian se dirige vers une porte peu visible, entre un angle de la cuisine et un placard. Il ouvre et s’efface pour laisser passer Pijm.

-          Attention, l’escalier est en pierre, il est raide et glissant. L’éclairage n’est pas fameux, il n’y a qu’une seule lampe, dit-il.
-          Bonne, bonne, j’ai une lampe dans ma poche, répond Pijm en commençant à descendre.

(à suivre...)

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