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dimanche 4 novembre 2018

Chronique de Serres et d’ailleurs IV (8)


Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Il existe nombre d’experts, de savants, de professeurs et de journalistes spécialisés en économie, en business, en comptabilité nationale et internationale. Il existe même un prix Nobel d’économie, en réalité le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, ainsi surnommé. Ce prix, d’un montant de dix millions de couronnes suédoises – l’équivalant d’un million d’euros à bisto de nas – récompense chaque année une ou plusieurs personnes pour leur contribution exceptionnelle dans le domaine des sciences économiques.  Il est à noter que, d’une part, ce montant appréciable est généralement attribué à des spécialistes distingués déjà prébendés de ci et de là par l’Etat ou par d’autres confortables institutions et que, d’autre part il n’est jamais retiré à son bénéficiaire au cas où sa ou ses théories se révéleraient erronées.  Les riches se frottant aux riches comme les ânes se frottent aux ânes, ce prix dit Nobel est la cerise sur le gâteau pour un certain nombre de théoriciens de la bienpensance qui peuvent alors revendre leur camping-car pour acquérir un petit yacht. Mais il est une chose remarquable, c’est que ces brillants cerveaux théoriciens ont une capacité perçante à prédire le passé. Pour l’avenir, ils préfèrent laisser cela aux voyantes et autres collègues charlatans : en effet, lorsque la crise dite de 2007 est arrivée, on n’avait guère entendu de prédictions à ce sujet, mis à part peut-être quelques malins qui en auraient quelque peu profité en sous-main. Evidemment, dès que la crise fut là, il s’en est trouvé un wagon pour nous affirmer qu’ils le savaient bien : mais ils avaient dit tant de choses et leurs contraires qu’on serait bien en peine de s’y retrouver.
Et, si l’économie est un généreux foutoir, que dire de l’écologie ? Tout le monde, de nos jours, se dit peu ou prou plus écologiste que le bon dieu et il n’est pas jusqu’au plus large utilisateur de glyphosate qui ne se dise défenseur de la nature. Même la sous-ministre de l’égalité entre les hommes et les femmes et réciproquement se risque, sur les ondes nationales, à soutenir l’usage de ce désherbant par les mairies dans les cimetières, puisque même défuntes les femmes ont le même droit de se faire polluer le cercueil que les hommes. Ah compétence, quand tu nous tiens !
Hier, l’écologie était considérée comme une marotte de hippies ou d’illuminés, aujourd’hui elle est devenue le fonds de commerce de nos gouvernants. Certains d’ailleurs en ont fait leur tremplin pour entrer en journalisme et pour se faire élire. Quitte à brûler ensuite ce qu’ils ont fait semblant d’adorer… Car l’avantage de l’écologie, c’est d’être tout aussi nébuleuse que l’économie mais qu’elle peut aussi rapporter gros. Cela dit, comme l’a dit un de nos précédents présidents : « l’environnement ça commence à bien faire ». Et cette maxime est devenue la devise des suivants. On fait de la transition écologique comme on fait du transit intestinal, quand on est soulagé on tire la chasse. Le ministre s’en va et on met à sa place un ex vert et une petite copine de classe blanchie dans le yaourt, pas de quoi en faire un fromage même bio.
Car la transition écologique, il n’est surtout pas question qu’elle se fasse sans qu’un certain nombre d’industriels, d’élus et autres fassent cracher le petit peuple au bassinet car la vraie transition pour ces gens-là, c’est la transition économique : on ne sait pas si on va vers un krach financier ou vers une catastrophe écologique mais cela ne se passera pas sans que quelques poches se remplissent.
On voit par-là que nous serons transis si on continue comme ça.

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