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jeudi 7 février 2019

Le temps de l'éternité (40)


-          Oui… et non. Laisse-moi continuer. Amery mourut sans descendance directe et le domaine, car c’était devenu un domaine et la propriété des Raimun de Saltanié, échut à un lointain parent qui le vendit à un marchand de Montauban, un nommé Gamel, qui se cherchait une terre dont il pourrait attacher le nom au sien. Il ne vint pour ainsi dire jamais sur place, l’église tomba en ruine et la tour devint un repaire de chouettes et de corbeaux. C’est un descendant de ce Gamel de La Furetière qui vendit le domaine à Destel. Nous y revoilà donc. Tu sais maintenant l’essentiel de ce qu’il s’est passé à La Furetière il y a longtemps et tu as appris par d’autres que moi ce qu’il s’est passé plus récemment, au vingtième siècle. Tu veux savoir pour le souterrain ? Oui, il est bouché pour le commun des mortels… mais tu n’es plus un mortel ordinaire ! Adieu.

Le lutin disparaît comme il l’avait déjà fait une fois, l’église s’estompe et Pijm découvre que la neige est tombée pendant qu’il écoutait le bonhomme. Le blanc manteau diffuse une clarté fantomatique. Saisi par le froid, il allume sa torche et regarde sa montre :

-          Trois heures et demie… ce kabouter est un diable, murmure-t-il.

Il s’accroche au pan de mur pour monter sur le chemin, quelques pierres se déchaussent et roulent, il glisse et s’affale dans la poudreuse. Il le savait, la vie est finie pour lui.









FIN





Avertissement aux lectrices et aussi aux lecteurs


Cette nouvelle « Le temps de l’éternité » vient de se terminer Vous aurez certainement remarqué que, dans ce cas, le temps de l’éternité est long sur le début et assez bref sur la fin. Mais l’éternité n’est qu’un moment à dépasser et, puisque nous sommes dans une histoire de temps, je vous propose de revenir en arrière. En effet, vous avez pu lire sur ce blog deux aventures de Fortunio intitulées « Le magot de Fortunio » et « Un chien la nuit ». Ces deux histoires faisaient suite à un premier livre « René-la-Science ». Cette trilogie est racontée par celui qui a vécu ces aventures, un certain Albert Forelle, surnommé Fortunio par son ami René Cinsault, lui-même surnommé « René-la-Science ».
Cette fois, nous allons remonter le temps, à l’époque où Fortunio n’était pas encore Fortunio et où René Cinsault ne savait pas encore que Fortunio lui attribuerait son surnom. Au commencement était le nom et ensuite le surnom prit forme, nous comprendrons pourquoi et comment. De cette étrange aventure naîtra une amitié forte et durable malgré le temps et les fortunes diverses.
Et cette fois, c’est moi qui vous raconterai cette histoire qui m’a été racontée par le principal intéressé un ténébreux soir de pluie et de boue, autour de quelques bouteilles de vin, d’un saucisson et d’une livre de spaghetti. Et voilà comment il se fait que, dans les jours qui viennent, vous pourrez lire les aventures d’un rebelle et de sa bétonnière.


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