-
Oui… et
non. Laisse-moi continuer. Amery mourut sans descendance directe et le domaine,
car c’était devenu un domaine et la propriété des Raimun de Saltanié, échut à
un lointain parent qui le vendit à un marchand de Montauban, un nommé Gamel,
qui se cherchait une terre dont il pourrait attacher le nom au sien. Il ne vint
pour ainsi dire jamais sur place, l’église tomba en ruine et la tour devint un
repaire de chouettes et de corbeaux. C’est un descendant de ce Gamel de La Furetière qui vendit le
domaine à Destel. Nous y revoilà donc. Tu sais maintenant l’essentiel de ce
qu’il s’est passé à La Furetière il y a longtemps et tu as appris par d’autres
que moi ce qu’il s’est passé plus récemment, au vingtième siècle. Tu veux
savoir pour le souterrain ? Oui, il est bouché pour le commun des mortels…
mais tu n’es plus un mortel ordinaire ! Adieu.
Le lutin disparaît comme il l’avait déjà fait
une fois, l’église s’estompe et Pijm découvre que la neige est tombée pendant
qu’il écoutait le bonhomme. Le blanc manteau diffuse une clarté fantomatique.
Saisi par le froid, il allume sa torche et regarde sa montre :
-
Trois
heures et demie… ce kabouter est un
diable, murmure-t-il.
Il s’accroche au pan de mur pour monter sur
le chemin, quelques pierres se déchaussent et roulent, il glisse et s’affale
dans la poudreuse. Il le savait, la vie est finie pour lui.
FIN
Avertissement aux lectrices et aussi aux lecteurs
Avertissement aux lectrices et aussi aux lecteurs
Cette nouvelle « Le
temps de l’éternité » vient de se terminer Vous aurez certainement
remarqué que, dans ce cas, le temps de l’éternité est long sur le début et
assez bref sur la fin. Mais l’éternité n’est qu’un moment à dépasser et,
puisque nous sommes dans une histoire de temps, je vous propose de revenir en
arrière. En effet, vous avez pu lire sur ce blog deux aventures de Fortunio
intitulées « Le magot de Fortunio » et « Un chien la nuit ».
Ces deux histoires faisaient suite à un premier livre
« René-la-Science ». Cette trilogie est racontée par celui qui a vécu
ces aventures, un certain Albert Forelle, surnommé Fortunio par son ami René
Cinsault, lui-même surnommé « René-la-Science ».
Cette fois, nous allons
remonter le temps, à l’époque où Fortunio n’était pas encore Fortunio et où
René Cinsault ne savait pas encore que Fortunio lui attribuerait son surnom. Au
commencement était le nom et ensuite le surnom prit forme, nous comprendrons
pourquoi et comment. De cette étrange aventure naîtra une amitié forte et
durable malgré le temps et les fortunes diverses.
Et cette fois, c’est moi
qui vous raconterai cette histoire qui m’a été racontée par le principal
intéressé un ténébreux soir de pluie et de boue, autour de quelques bouteilles
de vin, d’un saucisson et d’une livre de spaghetti. Et voilà comment il se fait
que, dans les jours qui viennent, vous pourrez lire les aventures d’un rebelle
et de sa bétonnière.
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