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dimanche 26 mai 2019

Chronique de Serres et d’ailleurs IV (37)


Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. On ne le dira jamais assez, pour le chroniqueur, c’est pas tous les jours dimanche. Et même le dimanche, c’est pas forcément congé. Vous qui auditez, vous en êtes forcément conscients puisque cette chronique jaillit sur les ondes dès le samedi et qu’ensuite elle s’épanche le dimanche matin sur la web radio comme sur les pages du blog nommé « Fortunio et René-la-Science ». Sur ce dernier, ceux qui me suivent depuis les origines le savent, j’ai l’avantage autant que le plaisir de sévir depuis le vingt-neuf mai 2012 avec un billet sur le lundi de Pentecôte que je concluais par cette phrase : « On voit par-là que l’avenir est à la commémoration du futur. » Quelle hardie prédiction et quelle judicieuse prémonition. Et inversement réciproquement. Quant à l’étonnante radio CoolDirect, j’y officie tous les samedis et dimanches depuis bientôt quatre années, quatre saisons dirait-on en langage audiovisuel et chez Vivaldi. Sept années de chroniques et toujours il faut être à l’heure avec un nouveau texte et un nouvel enregistrement !

Comme parlait Sara Toussetra : « Mais où donc allez-vous chercher toutes ces idées ? » Où donc, en effet, chère Sara, mais vous qui vendez des journaux, qu’ils soient quotidiens, hebdomadaires, bihebdomadaires, mensuels, bimensuels, annuels ou autres, vous n’ignorez tout de même pas que l’actualité que vous fournissez à longueur de pages est une mine pour le chroniquo-fouineur à l’affût. Toutefois, et néanmoins de surcroît, toute actualité n’est pas toujours bonne à commenter et quelquefois, il n’est pas encore opportun de le faire. En ce jour d’élections européennes, par exemple, il serait de mauvais goût de gloser à propos des nombreux candidats qui se proposent à notre choix. Pensez-donc, rien qu’en France nous avons un éventail de trente-trois listes et les abords de nos mairies se sont généreusement garnis de longues palissades sur lesquelles ont pu fleurir les propagandes diverses en couleur, encollées à leurs places respectives. On a vu aussi çà et là prospérer quelques affichages sauvages, espérons qu’ils ne nous gâcheront pas le paysage.

Revenons à l’actualité et en ces jours électoraux, il convient de se dispenser de cette manne pour le pêcheur de perles que sont les diverses déclarations, petits mots et touites des candidats et force est d’attendre que le scrutin soit clos. D’autant que, parmi eux, nombreux sont ceux qui, n’en n’étant pas à leur coup d’essai, ont déjà une grande habitude dans la production de bévues et de sottises politiques. Voilà donc le chroniqueur bien démuni et de quoi va-t-il donc vous parler en ce week-end  où, outre les élections, il y a aussi la fête des mères. Je crois n’avoir jamais abordé ce dernier sujet et tout ce que j’en dirai, en passant, c’est qu’il faut en profiter tant que tout le monde peut se targuer d’avoir, ou d’avoir eu, une mère. Car bientôt, il faudra créer une fête des mères porteuses, une fête des pères paterno-maternisants non-porteurs, une fête des éprouvettes et autres possibilités médicalement assistées.

Mais foin de cet avenir radieux et scientifique, de quoi peut parler un chroniqueur de Serres et d’ailleurs lorsqu’il se refuse à commenter l’actualité politique ? Et faut-il toujours qu’il parle des sots et des malcomprenants, au risque de passer pour un impénitent grognon alors qu’après la pluie généreuse vient briller le soleil ? N’y a-t-il pas tant et plus à raconter en ce joli mois de mai quand fleurissent le lilas et le coquelicot, quand sortent les mignonnes cagouilles, petits gris ou escargots de Bourgogne, du nom de cette si belle région aux vins si capiteux ?

On voit par-là qu’on pourrait en arriver à parler pour ne rien dire.


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