Auditrices et auditeurs
qui m’écoutez, bonjour. Les grandes manœuvres électorales ont commencé et les
candidats aux élections municipales fourbissent leurs armes.
Déjà, depuis plusieurs
mois, les média nous abreuvent de commentaires et de soi-disant statistiques
disant qu’un grand nombre de maires en fonction ne veulent plus se représenter
devant une tâche aussi lourde et ingrate. Bien sûr, quelques mois après, ceux
qui avaient dit qu’ils ne se représenteraient plus changent tout à coup d’avis,
sous des prétextes divers quoique classiques tels que : « je n’en
voulais plus, mais on m’y pousse, c’est les autres qui ont insisté… » ou « si
je ne me représente pas, y’aura plus personne… » Et c’est ainsi qu’on a
des élus qui font un nombre considérable de mandats consécutifs que nulle
limite d’âge n’arrêtera.
Et maintenant, à moins de
six mois de l’échéance électorale, les média n’en peuvent plus de faire des
scoops avec ces candidatures-surprises qui n’en sont pas en réalité mais qu’il
faut faire mine d’admirer. C’est qu’en quelques mois, les premiers édiles ont
senti approcher la fin de leur mandat avec la fin de leur indemnité de maire
sans compter les fauteuils en communautés de communes et autres prébendes gracieuses
et agréables. De plus, notre président fait ce qu’il peut pour les caresser
dans le sens du poil car ces actuels et sans aucun doute futurs grands
électeurs décideront du sort du Sénat. Et, pour la même raison, les sénateurs
ne sont pas en reste pour ce qui est de passer la brosse à reluire.
C’est vrai, le boulot du
maire n’est pas toujours simple et pas toujours facile. On a même vu un
terrible et tragique accident cet été où un maire a perdu la vie dans le cadre
de son activité de maire. Tristement, il a fallu que politiques et média s’emparent
de cette dramatique histoire pour la dresser en exemple. Et à la suite, on nous
a parlé de plusieurs agressions dont un ou l’autre maire aurait été victime. Je
sais tout cela et pourtant je vais faire entendre une voix discordante.
En effet, nul ne parle
jamais, ou presque, des exactions que peuvent commettre des maires sur le
territoire de leur commune. En tant que petit entrepreneur du bâtiment, j’ai
personnellement été victime de manœuvres indélicates de la part de maires qui
voulaient privilégier d’autres entreprises ou plus simplement empêcher mon
client de faire des travaux. Et j’ai même été la cible d’un jet de caillou que
j’ai pu éviter de justesse, caillou shooté par un édile pour me punir de
quelque chose dont j’étais innocent. Il y a quelque trente années et on dira qu’il
y a prescription mais là, nul président, nul sénateur pour venir me passer la
pommade. Et dans ces cas, il est tout autant inutile de porter plainte contre l’édile,
vous serez toujours le pot de terre contre un pot de fer, quelle que soit la
taille de la commune.
Le vrai problème est que
certains élus, qui n’ont pas toujours des compétences ou des formations
suffisantes, deviennent au fil des années des petits potentats locaux et
finissent par considérer leur commune, non plus comme la chose publique, mais
comme leur propriété. Mais de cela, qui en parle ? Si, quelques journaux
indépendants qui ont bien du mal à survivre…
On voit par-là que, si la
fonction d’élu est une charge utile, il ne faut pas que cela devienne une tare.
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