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dimanche 26 janvier 2020

Chronique de Serres et d’ailleurs V (20)


Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Au cours du mois de janvier, la ville de Nérac fête la truffe de diverses manières, avec un marché aux truffes, des animations autour de la truffe et surtout avec de merveilleuses préparations gastronomiques. La région de Nérac, l’Albret, connait depuis pas mal d’années une renaissance de la trufficulture et c’est toute une tradition avec laquelle les producteurs et les cuisiniers tentent de renouer. Le lycée hôtelier de Nérac est partie prenante en organisant ce qu’ils appellent un diner d’application aux truffes dont le premier très tôt affichait complet.

Je ne m’étendrai pas plus longtemps sur toutes ces animations car mon propos est de vous parler, non de la production ni de la commercialisation ni non plus de la préparation de la truffe mais seulement de la recherche de la truffe. Car ce que d’aucuns surnomment « diamant noir » avec un tantinet d’exagération -peut-être gasconne- n’a en commun avec le vrai diamant que le fait qu’il faut l’extraire du sol. Certes, le tuber melanosporum n’est pas un produit minier mais il faut le cueillir dans le sol au pied d’un arbre dit truffier, bien souvent un chêne, qu’il soit à feuilles caduques ou chêne vert. Il y a aussi certaines autres espèces d’arbre au pied desquelles pousse la truffe, le noisetier par exemple. On trouve aussi des truffes au pied de certains arbres généalogiques, mais c’est une autre espèce de truffe, non comestible et pour tout dire immangeable.

Donc, si la truffe pousse en terre au pied de certains arbres, il n’est toutefois nullement question de la ramasser comme une vulgaire patate car il faut préserver les qualités du sol autour de cet arbre nourricier et protecteur. Donc, une recherche méthodique avec extraction ponctuelle du champignon s’impose. Cela s’appelle le cavage mais pour pouvoir « caver », à savoir creuser pour extraire la truffe, il faut savoir où creuser et donc détecter l’endroit précis où elle est. Il y a une méthode qui consiste à observer le sol, cela s’appelle travailler à la marque mais cette façon est assez fastidieuse et ne permettrait bien souvent de récolter que des truffes de moindre qualité. Il y a aussi le cavage à la mouche qui consiste à observer une petite mouche qui pond ses œufs sur les truffes. Néanmoins, ce type de recherche doit se faire par un temps favorable et, bien souvent, cette mouche préfère les truffes très ou même trop mures.
Reste donc le cavage avec l’aide d’un animal spécialement dressé pour ce travail et qui possède un odorat adapté. C’est le cas du cochon et du chien. Le cochon détecte très bien les truffes mais c’est un animal qui n’est pas toujours d’un transport aisé, l’éleveur de porcs que je fus peut en attester Reste donc le chien et c’est bien de ce type de cavage que je vais vous parler. Car, le dimanche 12 janvier, s’est déroulé un concours de cavage sur carrés à Nérac, sur le site du parc du Bourdilot. A la suite du concours auquel participaient une cinquantaine de chiens, des démonstrations ont été faites dans l’après-midi. Le concours de cavage a eu lieu dans une belle prairie, par une matinée froide et ensoleillée. Des carrés de 5 mètres par 5 étaient matérialisés au sol par une rubalise au centre de laquelle était fichée une branche symbolisant l’arbre. Dans ces carrés avaient été enterrés la veille six leurres à l’arôme de truffe et les chiens ont dû, chacun dans son carré et successivement, trouver dans le meilleur temps et sans fautes les six « truffes ». Pour ce faire, le chien, accompagné de son maître, doit humer le sol et marquer d’un coup de patte l’endroit précis. Le maître doit alors, très vite, trouver le leurre et le porter aux juges, sans perdre de vue son chien au cas où il trouverait un autre leurre. On le voit, c’est un travail en tandem, la réussite tenant autant à l’efficacité du chien qu’à celle du maître. Le concours de Nérac s’est bien déroulé avec un temps ensoleillé qui a réjoui public et concurrents.

On voit par-là qu’il ne suffit pas de chercher, il faut surtout trouver.

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