-
Bonne question, car côté fric il n’avait
pas de problèmes. Mais il a fallu qu’il tombe sur ces saloperies de couple
infernal de merde qui lui auraient pompé tout son fric s’il n’y avait pas eu
l’intervention de l’assistante sociale, un peu titillée par le docteur Setier…
-
Oui mais enfin, ils ne pouvaient tout de
même pas tout lui piquer !
-
Que tu crois ! Ils avaient déjà pas
mal magouillé, ils avaient le maire dans leur poche, les gendarmes et le
toutim. Evidemment, tout ce beau monde a vite retourné sa veste en voyant
arriver la cavalerie. Donc, maintenant, ils sont dans leur coin, tout en
essayant toujours de faire croire qu’ils ont un testament en leur faveur.
-
D’accord. Dis-moi, ils faisaient quoi tes
diaboliques avant de bosser pour ton père ?
-
Elle faisait des ménages et lui était aux
PTT. Elle bossait ici et là, cahincaha, quand il s’est fait virer pour avoir
piqué du fric dans une maison ù il était allé faire une installation. De là, il
s’est mis à faire le jardinier, il n’avait même pas une pelle et une brouette.
Mais mon père s’est fait entortiller et tu vois la suite…
-
Bien bien, c’est lui qui faisait les
installations aux PTT ?
-
Oui, je te l’ai dit. Ce con-là, il avait
même une formation de technicien, une fois aux PTT, il ne pouvait qu’espérer
une bonne place et il a fallu qu’il gâche cela ! Bien fait pour sa gueule…
-
Je vois, répond Albert, rêveur.
Ils finissent de manger,
Daniel va voir la télévision et Albert fait la vaisselle avant de retourner
derrière son paravent avec son livre. Le programme lui paraissant dénué
d’intérêt, il se plonge dans son Jules Verne. Il en oublie ce qui l’entoure
tant il se passionne pour cette lecture, Daniel peut changer de chaîne à sa
guise, il n’en a cure. Tant et si bien qu’à un moment :
-
Aaaaaargh ! le re re , il elle, il
est là là, je te dis !
Albert ne pensait plus à
cette histoire de dame blanche mais, d’un coup d’œil, il voit se profiler cette
étrange silhouette, comme la veille. Sauf que, cette fois, Daniel se précipite
vers la porte. Albert croit comprendre qu’il va se précipiter sur sa mobylette
pour foncer devant lui en espérant trouver l’hosto. Mais de cela, pas question
pour Albert et il lui saute dessus dans le couloir, le plaquant au sol. Il s’ensuit
un bref combat qui se termine très vite, Daniel pique une crise de nerfs en se
tortillant au sol. Albert ne connait qu’une seule thérapeutique et il lui
applique une bonne paire de baffes qui stoppent net la crise. Daniel se met à
pleurnicher.
-
Mééé, pourquoi tu me frappes comme ça, t’as
pas le droit…
-
T’as raison, je n’ai pas le droit de te
foutre des baffes, je le fais par devoir envers toi et c’est pour ça que tu me
paies. Donc, mon pote, je suis à ta disposition…
Etonnamment, la réponse
fait éclater de rire Daniel, pris ensuite d’un inextinguible rire nerveux.
-
Allons, maintenant, tu vas suivre le même
traitement qu’hier soir : cachets et dodo. Tu choisis quoi ? Ton
plume ou encore le fauteuil ?
-
Oh, le fauteuil, je supporterais pas de
dormir dans ma chambre. Mais je veux téléphoner à l’hôpital, qu’ils viennent me
chercher cette nuit, ou demain matin au plus tard…
Albert réagit aussitôt :
-
Ça serait pas bête, ça. Je peux pas te
laisser partir sur ta chignole mais si c’est l’hosto, pourquoi pas ?
-
C’est vrai, tu es d’accord pour que je
leur téléphone ?
Je ne suis pas sûr qu’ils
accepteront de venir de suite, mais pourquoi pas essayer ?
(à suivre...)
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