En vedette !

jeudi 26 mars 2020

Appelez-moi Fortunio (59)


-          Bonne question, car côté fric il n’avait pas de problèmes. Mais il a fallu qu’il tombe sur ces saloperies de couple infernal de merde qui lui auraient pompé tout son fric s’il n’y avait pas eu l’intervention de l’assistante sociale, un peu titillée par le docteur Setier…
-          Oui mais enfin, ils ne pouvaient tout de même pas tout lui piquer !
-          Que tu crois ! Ils avaient déjà pas mal magouillé, ils avaient le maire dans leur poche, les gendarmes et le toutim. Evidemment, tout ce beau monde a vite retourné sa veste en voyant arriver la cavalerie. Donc, maintenant, ils sont dans leur coin, tout en essayant toujours de faire croire qu’ils ont un testament en leur faveur.
-          D’accord. Dis-moi, ils faisaient quoi tes diaboliques avant de bosser pour ton père ?
-          Elle faisait des ménages et lui était aux PTT. Elle bossait ici et là, cahincaha, quand il s’est fait virer pour avoir piqué du fric dans une maison ù il était allé faire une installation. De là, il s’est mis à faire le jardinier, il n’avait même pas une pelle et une brouette. Mais mon père s’est fait entortiller et tu vois la suite…
-          Bien bien, c’est lui qui faisait les installations aux PTT ?
-          Oui, je te l’ai dit. Ce con-là, il avait même une formation de technicien, une fois aux PTT, il ne pouvait qu’espérer une bonne place et il a fallu qu’il gâche cela ! Bien fait pour sa gueule…
-          Je vois, répond Albert, rêveur.
Ils finissent de manger, Daniel va voir la télévision et Albert fait la vaisselle avant de retourner derrière son paravent avec son livre. Le programme lui paraissant dénué d’intérêt, il se plonge dans son Jules Verne. Il en oublie ce qui l’entoure tant il se passionne pour cette lecture, Daniel peut changer de chaîne à sa guise, il n’en a cure. Tant et si bien qu’à un moment :
-          Aaaaaargh ! le re re , il elle, il est là là, je te dis !
Albert ne pensait plus à cette histoire de dame blanche mais, d’un coup d’œil, il voit se profiler cette étrange silhouette, comme la veille. Sauf que, cette fois, Daniel se précipite vers la porte. Albert croit comprendre qu’il va se précipiter sur sa mobylette pour foncer devant lui en espérant trouver l’hosto. Mais de cela, pas question pour Albert et il lui saute dessus dans le couloir, le plaquant au sol. Il s’ensuit un bref combat qui se termine très vite, Daniel pique une crise de nerfs en se tortillant au sol. Albert ne connait qu’une seule thérapeutique et il lui applique une bonne paire de baffes qui stoppent net la crise. Daniel se met à pleurnicher.
-          Mééé, pourquoi tu me frappes comme ça, t’as pas le droit…
-          T’as raison, je n’ai pas le droit de te foutre des baffes, je le fais par devoir envers toi et c’est pour ça que tu me paies. Donc, mon pote, je suis à ta disposition…
Etonnamment, la réponse fait éclater de rire Daniel, pris ensuite d’un inextinguible rire nerveux.
-          Allons, maintenant, tu vas suivre le même traitement qu’hier soir : cachets et dodo. Tu choisis quoi ? Ton plume ou encore le fauteuil ?
-          Oh, le fauteuil, je supporterais pas de dormir dans ma chambre. Mais je veux téléphoner à l’hôpital, qu’ils viennent me chercher cette nuit, ou demain matin au plus tard…
Albert réagit aussitôt :
-          Ça serait pas bête, ça. Je peux pas te laisser partir sur ta chignole mais si c’est l’hosto, pourquoi pas ?
-          C’est vrai, tu es d’accord pour que je leur téléphone ?
Je ne suis pas sûr qu’ils accepteront de venir de suite, mais pourquoi pas essayer ?
(à suivre...)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire