Auditrices
et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Comme vous vous en doutez déjà depuis
quelques semaines, je vous fais parvenir cette chronique depuis un abribus dont
je ne donnerai pas la situation afin de préserver son intimité et sa vie
privée. En effet, quoi de plus agréable qu’un abribus orienté judicieusement
pour y installer son bureau et sa boite aux lettres électronique ? D’une
part, on peut éventuellement monter dans un bus qui s’arrête inopinément pour
aller faire des courses, s’approvisionner en papier et en douces friandises.
D’autre part, on y trouve de la lecture, les horaires et quelque carte des
lignes locales sans oublier quelque publicité intempestive. Et, on ne le dira
jamais assez, c’est un endroit idéal pour contempler tant le lever que le
coucher du soleil.
A
ce propos, on voit bien que l’hiver se tient maintenant derrière nous car, si
au mois de janvier on ne sentait guère l’allongement des jours et si on ne le
pressentait que par un coucher de soleil plus tardif le soir, maintenant en
mars on voit nettement le soleil se lever plus de bonne heure. Il est, certes,
un peu tôt pour annoncer le printemps, mais dès la mi-février le merle s’est
mis à chanter avant même le lever du soleil. Et, soit dit en passant, il me
semble que le merle siffle bien moins de grossièretés qu’auparavant. Ou alors,
mon oreille a changé et elle se prête avec plus d’indulgence à ce chant
railleur.
La
douce saison approche et on peut voir les agents de la voirie qui, sortant de
leur coquilles, se précipitent sur les talus herbeux pour s’assurer de
ratiboiser au mieux les quelques tulipes rouges de l’agenais qui auraient eu le
malheur d’y pousser. De plus, par souci d’efficacité, ils préfèrent broyer les
banquettes quand il n’y a encore que peu d’herbes, ce qui fait aussi économiser
du carburant. Pour ce qui repoussera, on verra à l’automne.
Bien
des arbres fruitiers ont déjà fleuri et les jonquilles parsèment les sous-bois
de leurs trompettes jaunes. Cette jolie fleur de printemps est féminine quand
on l’appelle jonquille et masculine si elle est appelée narcisse ou
pseudonarcissus. Les noisetiers font vibrer leurs chatons au vent et les chênes
les plus marcescents continuent à garder leurs feuilles sèches qui ne tomberont
qu’avec la nouvelle pousse.
Et,
pour les dahus, ce sera bientôt la saison des amours qui ne sont pas, dans leur
cas, de tout repos puisqu’ils se reproduisent par les nuits de pleine lune en
faisant le poirier. Mais qu’il est beau d’admirer une portée de dahus le soir à
flanc de coteau, titillant de leurs souples pattes la terre rocheuse des
abrupts raidillons.
Quant
au drac, petit homme si malicieux, il se tient au bord de son ru, sachant que
les saisons se succèdent et se ressemblent, différemment les mêmes. Le drac est
cette espèce de lutin facétieux qui sème le désordre dans les fermes lorsqu’on
le contrarie mais qui peut aussi être un génie qui aidera celui qui sera
capable de l’écouter. Il n’a ni âge ni mémoire mais il a accès à tout le savoir
de l’univers, ce qui en ferait, pour celui qu’il aiderait, un auxiliaire
précieux. Pour ceux qui voudraient en savoir plus, je leur recommande la
lecture de mon livre « Le Temps de l’éternité » publié chez TheBook
Editions.
On
voit par-là qu’il n’y a rien de tel qu’un petit coup d’autopromotion.
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