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dimanche 18 avril 2021

Contes et histoires de Pépé J (31) Bulles

Oreilles attentives de Guyenne et Gascogne, bonjour. Cette semaine, je vous parle d’un livre que vous trouverez sans difficulté dans les librairies du Lot-et-Garonne. Le titre en est « 47 chroniques du Lot-et-Garonne – L’histoire revisitée » et l’auteur est Jean-Michel Delmas qui a déjà publié plusieurs ouvrages, particulièrement sur le pruneau d’Agen. Il faut ajouter qu’il est lui-même pruniculteur et syndicaliste agricole. Il a été président de la Chambre d’Agriculture de Lot-et-Garonne. Il est aussi chroniqueur sur Radio-Bulle, son émission s’appelle « Bulle d’histoire ». Le livre dont je vous parle a été publié aux Editions La Geste en 2020.

Ce joli livre raconte 47 histoires qui se sont passées en Lot-et-Garonne et il relate des anecdotes piquantes comme celle où Henry IV, par un soir d’orage, frappa à la porte d’une jolie veuve qu’il courtisait et qui habitait un château du côté d’Allons. Il eut beau frapper du heurtoir tant qu’il put, il se fit tremper comme une soupe avant que sa conquête l’entendit dans le bruit du tonnerre, du vent et de la pluie. Aussi il demanda à un forgeron de lui faire un heurtoir lourd, solide et évocateur. Il voulut « un heurtoir qui ne le laisse pas attendre dehors, qui toque bien mais sans heurter aucune délicatesse, (…) sésame universel (…) qui ne laisse pas trop attendre le galant dehors. Ce heurtoir devait avoir un priapisme de bon aloi, bien viril, bien noué, bien forgé, bien arqué pour une bonne prise en main, avec une paire de boules frappant bien fort sur le chêne du bois de la porte. »

Ce livre fait la part belle aux inondations qui, dans le passé, ont frappé le département, avec une chronique sur la terrible crue de 1875 qui commença, à Agen, le 24 juin. La veille on avait commencé d’installer la foire de juin au Gravier. En moins d’une demi-heure l’eau montera de manière foudroyante, elle atteindra 3 mètres dans la cathédrale et inondera la gare. Cette montée des eaux était due à des pluies torrentielles qui s’étaient abattues pendant 60 heures sans discontinuer sur l’Ariège. Le Maréchal Président Mac-Mahon, venu sur place, écrira à son épouse : « Les champs de bataille de Sébastopol, d’Italie, de Sedan, ne sont rien comparés à la désolation que je vois, aux misères qui m’environnent et qu’il faudra soulager tout de suite ».

L’auteur consacre une autre chronique aux Aigats, les grandes inondations de Garonne. Il cite, entre autres, celle de l’an 592 après laquelle «  la misère était telle qu’on faisait du pain avec des racines de fougères ». Il cite aussi celles qui ont porté un nom : « Lou Gran Aigat de San-Bernabé en juin 1712 ; l’Aigat des Rameaux en 1770 et l’Aigat de la Paours (l’Aigat de la Peur) en 1793. ». Il en cite bien d’autres et on constate que ces crues brutales ont toujours existé et resteront possibles tant que coulera Garonne.

 

Je ne citerai pas toutes ces histoires qui m’ont toutes bien plu mais il y a une chose que je ne peux pas passer sous silence, c’est la qualité déplorable de l’ouvrage en tant que livre… à lire. En effet, il est farci de fautes d’orthographe, d’approximations syntaxiques et par moments la typographie est étrange. J’ai aussi relevé une grossière erreur historique de l’auteur qui place la bataille de Waterloo en 1816 ! Je n’ai nullement la prétention de toujours présenter des textes exempts de fautes et j’apprécie lorsque quelqu’une de mes lectrices m’en signale une ou l’autre. Et, pour cette raison, je me suis permis d’écrire à l’éditeur de cet ouvrage. Ce dernier, en réponse, m’a demandé si je pouvais lui faire la liste des erreurs et j’ai voulu m’y atteler. Toutefois, arrivé à la page 11 et en ayant déjà relevé 10, j’ai préféré abandonner et le signaler derechef à l’éditeur. Il y a des correcteurs pour cela et c’est un vrai métier.

Ce qui me surprend, c’est que les journaux de la presse régionale quotidienne et le journal du Conseil Départemental ont fait l’éloge de ce livre. Je me suis demandé s’ils l’avaient lu.

L’auteur lui-même, dans une interview, se demande : « Pourquoi n’apprend-on pas aux enfants leur histoire locale à l’école ? ». Je dirais que c’est une bonne question mais encore faut-il qu’on leur donne des ouvrages exempts de telles fautes.

Cric crac, c’est tout et c’est une vraie histoire.

 

 

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