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jeudi 7 octobre 2021

Dernier tableau (45)

 – Monsieur le député, Madame Secondat, chers administrés, je tiens tout d’abord à remercier Madame Secondat d’honorer cette cérémonie de sa présence. Madame Secondat est venue de Romorantin-Lanthenay avec ses deux enfants. Ce sont les derniers descendants de la famille Leyden et Madame Secondat est l’exécutrice testamentaire du peintre. Je vais donc parler ici sous son bienveillant contrôle car je vais tenter de retracer la carrière de notre compatriote Artur Leyden. Artur Leyden est né dans cette maison en 1915 et, après avoir suivi des études au collège Saint-Servais, il est parti à Paris étudier la peinture à l’École des Beaux-arts. Très vite, il collectionnera les récompenses et les prix, mais il vint toujours chercher son inspiration sur la côte d’Armor, sur notre côte bretonne. Lorsque sa réputation fut confirmée, il revint à Saint-Lambaire où il continua sa brillante carrière. Bon nombre de ses peintures ont intégré nos plus grands musées, au Louvre en particulier on peut admirer une splendide marine datant de 1947. Notre propre musée, ici à Saint-Lambaire, n’est, comme il se doit, pas en reste et possède une douzaine de ses tableaux. Nous sommes attentifs à ne pas laisser partir n’importe où des œuvres qui font partie de notre patrimoine commun et nous avons demandé aux conservateurs successifs de tout mettre en œuvre pour cela. J’ajouterai, et ceci à titre personnel, que je suis fier de posséder un tableau d’Artur Leyden. C’est presqu’un scoop car c’est une acquisition toute récente qui a été faite par mon épouse qui est ici à mes côtés et que je remercie d’avoir eu l’intelligence et le bon goût de choisir cette splendide marine. Il va sans dire que nous prêterons cette toile pour toute exposition consacrée à ce grand peintre. Je crois pouvoir dire qu’une rétrospective aura lieu dans les années qui viennent, néanmoins cela ne dépend pas de moi. Pour continuer, je dirai que la silhouette d’Artur Leyden était bien familière aux Lambairiens qui le voyaient régulièrement sur les remparts avec son carnet de croquis. Artur Leyden est décédé trop jeune, bien sûr, mais son œuvre avait atteint une maturité étonnante. Il était nécessaire que la ville de Saint-Lambaire lui rende hommage en apposant une plaque commémorative sur sa maison natale. Je remercie aussi la municipalité de Saint-Bélié et Monsieur Lepetiot, d’avoir donné le nom d’Artur Leyden à une de ses rues. Et maintenant, je vais me tourner vers Madame Secondat qui voudra peut-être ajouter quelque chose à mon bref rappel de la vie d’Artur Leyden. Madame…

– Monsieur le Maire, Monsieur le Député, mesdames, messieurs, commença Antonia d’une forte voix, je voudrais juste ajouter une ou deux petites choses…

 

Comme tout ceux qui annoncent qu’ils n’ont pas grand-chose à dire et comme tout ceux qui disent qu’ils seront brefs, Antonia Secondat, née Viquerosse, se lance dans un discours qui, pour n’avoir à ses dires pas été préparé, n’en est pas moins long. Elle retrace en fait la carrière posthume de l’œuvre du peintre, les expositions, les rétrospectives et les conférences ayant concerné l’œuvre d’Artur Leyden. Mais c’est surtout la fin de son intervention qui frappe l’esprit d’Hervé.

 

– Et je voudrais, pour conclure, dire que beaucoup de choses ont été faites pour que l’œuvre d’Artur Leyden soit connue. Toutefois, je voudrais rendre hommage à Monsieur Estrade, ancien conservateur du musée de Saint-Lambaire. Monsieur Estrade, du temps où il était conservateur, a fait beaucoup pour les peintures d’Artur Leyden. Il est aujourd’hui à la retraite, mais il continue à œuvrer en ce sens. Il a publié une monographie sur Artur Leyden et je crois pouvoir dire que c’est un travail d’une rare qualité. Il a étudié un grand nombre de ses toiles, et ici je dirai que tout le monde n’a pas la hauteur de vue et la générosité de M. et Mme Le Blévec. Il y a des collectionneurs, si je peux les appeler ainsi, dit-elle avec une moue, qui ne sont pas prêts à partager la joie de contempler les toiles qu’ils possèdent dans leurs sombres arrière-boutiques et qui veulent garder pour eux ce plaisir. Mais je ne voudrais pas gâcher cette belle inauguration par de telles considérations. Je terminerai donc en disant que M. Le Blévec a bien raison de parler d’une mort prématurée car, comme l’écrit M. Estrade, Artur nous aurait surpris s’il avait vécu plus longtemps, son œuvre aurait pu prendre un tournant et trouver d’autres horizons, d’autres sujets, qui sait ? Pour en terminer donc, je voudrais remercier Monsieur le Maire de Saint-Lambaire et Monsieur le Maire de Saint-Bélié de faire ainsi vivre le souvenir de mon célèbre aïeul.

 (à suivre...)

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