Auditrices
et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Le 31 décembre 2016, j’ai dit avec
légèreté que ce
qu’on appelle la droite traditionnelle avait déjà réussie à faire
tranquillement le tri parmi ses candidats.
J’ignorais à ce moment-là que ce tri était un tri du genre sélectif :
ordures d’un côté et déchets recyclables de l’autre.
François
Fillon, tel Ulysse nostalgique d’Ithaque et de Pénélope, a passé son temps chez
la magicienne Cirsarko qui a transformé ses compagnons en pourceaux et sa ligne
de défense est au niveau des racontars
des gugusses interviouvés pour les micros trottoirs, il mérite bien de devenir
le président de ces gugusses.
Je
renonce toutefois à tenter de vous faire rire avec les tribulations de ce trié
de droite, cela lui ferait une publicité aussi inutile qu’imméritée. De plus,
je me permettrai de citer une de mes lectures récentes, un extrait du livre Numéro 11 de Jonathan Coe.
« Freud croyait que le rire
est agréable parce qu’il crée une économie de la dépense psychique.
Foncièrement, autrement dit, il s’empare de l’énergie, il la libère, la dissipe
– et du même coup la neutralise. Que faut-il en déduire par rapport à la
prétendue satire politique pour laquelle l’Angleterre a été si fameuse à
travers l’histoire ? Il faut en déduire ceci : dans le domaine
politique, l’humour est l’antithèse de l’action. Pire que son antithèse, son
ennemi juré. Chaque fois que nous rions de la vénalité d’un politicien
corrompu, de la cupidité d’un gestionnaire de fonds de couverture et des
élucubrations spécieuses d’un chroniqueur de droite, nous les dispensons de
rendre des comptes. La colère légitime envers ces individus, celle qui pourrait
mener à l’ACTION, se libère alors, se dissipe dans le RIRE. Le public obtient
exactement ce qu’il veut et ce qu’il achète : un prétexte de plus pour
suivre son petit bonhomme de chemin sans fragiliser ni mettre en cause son
précieux mode de vie égoïste. »
(Jonathan COE, Numéro 11)
Peut-on
rire en effet de ce monsieur qui annonçait en 2007 que les caisses de l’Etat
étaient vides et qui en profitait pour se servir aux frais de ces mêmes caisses,
de quelqu’un qui prêche une rigueur qu’il ne s’applique pas à lui-même. Quant à
dire qu’il est la victime d’un complot ou d’une cabale, il vaudrait mieux pour
lui qu’il n’ait pas tendu le bâton pour se faire battre. Mais qu’il est doux de
nos jours de se faire passer pour une victime… alors que si le moindre d’entre
nous avait ramassé la moitié du quart du tiers de ce qu’il a raflé, peut-être
serait-il déjà sous les verrous, saisi et banni. Encore faudrait-il avoir eu
l’occasion de le faire.
Alors,
pour conclure en direction de ce monsieur Fillon, le mieux est de citer cet
extrait du discours sur la montagne de l’évangile de Matthieu (5, 25-26) : « Accorde-toi promptement avec ton
adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu’il ne te livre au
juge, que le juge ne te livre à l’officier de justice, et que tu ne sois mis en
prison. 26 Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies payé
le dernier quadrant. »
Cela fait
beaucoup de citations pour aujourd’hui mais quand les mots me manquent, il faut
bien que j’aille chercher de l’aide.
On voit
par-là que le retour aux textes anciens permettrait parfois de faire de la
bonne politique.
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