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jeudi 2 mars 2017

René-la-Science (39)



— Je continue mon histoire. J’en étais à Michel qui me menace de son arme et qui me donne l’ordre de sortir du tunnel. Dans le doute, j’obéis, il avait des yeux fous, il pouvait faire n’importe quoi. Donc, nous sommes à mi-chemin quand, brrroummm, une partie du tunnel s’effondre, à l’entrée. Je m’arrête, je pense que Michel va dire quelque chose. Rien. Je finis par me retourner, il est à genoux, en pleurs, il s’est pissé dessus et il veut se foutre une balle dans la tête. Je lui enlève le flingue et maintenant, il est doux comme un agneau et c’est moi qui prends les commandes. Nous explorons l’autre couloir, celui de gauche, on avance, on trouve un escalier et on monte. On arrive sur un palier, Michel suit en chialant. Sur le palier, en face un autre escalier et à gauche un départ de couloir. Et dans ce départ de couloir, au sol, un macchabée.
— Un quoi ?
— Un macchabée, ou plutôt un squelette. Quand ils ont fait sauter le tunnel, les maquisards ont dû oublier un des leurs. Ou alors ils pensaient que le gars sortirait par une autre issue. Quoiqu’il en soit, Michel n’a rien vu et je lui dis que dalle. Dans l’état où il était, pas la peine d’en rajouter, je fonce sur l’autre escalier et j’arrive sur un palier où il y a une porte. Elle n’est pas fermée à clé, je pousse, mais elle est coincée par un gros meuble. Je fonce chercher la pioche et le pal fer qui sont restés dans la première salle, en bas. C’est là que j’ai planqué le flingue, il me gênait dans la poche et je n’aime pas non plus ces engins. Je remonte à la porte avec les outils et finalement nous arrivons à ouvrir la porte. Tout tenait encore par le Saint-Esprit, mais était bouffé par les termites. Nous nous sommes retrouvés dans une des caves du château puis on est arrivés dans la cuisine et de là, on a sauté par la fenêtre. Et c’est en sautant que Michel s’est foulé la cheville. Puis, comme tu vois, on est redescendus et nous voilà ici.
— Donc c’était vrai l’histoire du Gaby ? me demanda Magali.
— Pour le tunnel, oui. Pour les cantines, oui. Mais on ne sait pas ce qu’il y a dedans.
— Et que comptes-tu faire ?
— Je ne sais pas, mais il faut bien que je rende un jour la mini pelle. Au point où j’en suis, j’aimerais savoir ce qu’il y a dans ces foutues cantines.
— Tu recreuserais l’entrée ?
— Oui, mais pas sans étayer, je voudrais pas me prendre le plafond sur la tête, inutile de tenter le diable.
— Et c’est ouvert vers le château ?
— Là, j’ai peut-être fait une connerie, je ne sais pas.
J’ai fermé une porte à clé et j’ai planqué la clé dans la cave sous un tonneau, pour retarder le jour où ils découvriront les dégâts. Mais du coup, pour repasser par là en venant du tunnel, il faut défoncer encore une autre porte…
— Quelle histoire ! Donc son vieux n’était pas si fou.
(à suivre...)
 

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