— Je continue mon
histoire. J’en étais à Michel qui me menace de son arme et qui me donne l’ordre
de sortir du tunnel. Dans le doute, j’obéis, il avait des yeux fous, il pouvait
faire n’importe quoi. Donc, nous sommes à mi-chemin quand, brrroummm, une
partie du tunnel s’effondre, à l’entrée. Je m’arrête, je pense que Michel va dire
quelque chose. Rien. Je finis par me retourner, il est à genoux, en pleurs, il
s’est pissé dessus et il veut se foutre une balle dans la tête. Je lui enlève
le flingue et maintenant, il est doux comme un agneau et c’est moi qui prends les
commandes. Nous explorons l’autre couloir, celui de gauche, on avance, on
trouve un escalier et on monte. On arrive sur un palier, Michel suit en
chialant. Sur le palier, en face un autre escalier et à gauche un départ de
couloir. Et dans ce départ de couloir, au sol, un macchabée.
— Un quoi ?
— Un macchabée, ou plutôt
un squelette. Quand ils ont fait sauter le tunnel, les maquisards ont dû
oublier un des leurs. Ou alors ils pensaient que le gars sortirait par une autre
issue. Quoiqu’il en soit, Michel n’a rien vu et je lui dis que dalle. Dans
l’état où il était, pas la peine d’en rajouter, je fonce sur l’autre escalier
et j’arrive sur un palier où il y a une porte. Elle n’est pas fermée à clé, je
pousse, mais elle est coincée par un gros meuble. Je fonce chercher la pioche
et le pal fer qui sont restés dans la première salle, en bas. C’est là que j’ai
planqué le flingue, il me gênait dans la poche et je n’aime pas non plus ces
engins. Je remonte à la porte avec les outils et finalement nous arrivons à
ouvrir la porte. Tout tenait encore par le Saint-Esprit, mais était bouffé par
les termites. Nous nous sommes retrouvés dans une des caves du château puis on
est arrivés dans la cuisine et de là, on a sauté par la fenêtre. Et c’est en
sautant que Michel s’est foulé la cheville. Puis, comme tu vois, on est
redescendus et nous voilà ici.
— Donc c’était vrai
l’histoire du Gaby ? me demanda Magali.
— Pour le tunnel, oui. Pour
les cantines, oui. Mais on ne sait pas ce qu’il y a dedans.
— Et que comptes-tu faire
?
— Je ne sais pas, mais il
faut bien que je rende un jour la mini pelle. Au point où j’en suis, j’aimerais
savoir ce qu’il y a dans ces foutues cantines.
— Tu recreuserais
l’entrée ?
— Oui, mais pas sans
étayer, je voudrais pas me prendre le plafond sur la tête, inutile de tenter le
diable.
— Et c’est ouvert vers le
château ?
— Là, j’ai peut-être fait
une connerie, je ne sais pas.
J’ai fermé une porte à
clé et j’ai planqué la clé dans la cave sous un tonneau, pour retarder le jour
où ils découvriront les dégâts. Mais du coup, pour repasser par là en venant du
tunnel, il faut défoncer encore une autre porte…
— Quelle histoire ! Donc
son vieux n’était pas si fou.
(à suivre...)
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