En vedette !

jeudi 23 mars 2017

René-la-Science (42)



— L’idée serait de rentrer de nuit par la fenêtre que nous avons laissée ouverte, de redescendre dans le souterrain, de récupérer ce qu’il y a d’intéressant et de ressortir par la fenêtre. Cela éviterait de creuser et d’étayer.
— A mon avis ce n’est pas une bonne idée, tant que tu creuses et que tu étayes, si j’ai bien compris, tu es toujours sur la propriété de Michel. Cela éviterait les embrouilles et les ennuis.
— Tu n’as pas tort, mais j’aimerais bien savoir s’il y a quelqu’un en ce moment au château parce que le bruit de la pelle ne passe pas inaperçu, je saurais au moins s’il faut travailler discrètement car il y a de la pierre à déblayer, cela fait beaucoup plus de bruit que la terre.
— Va voir au château si tu penses que c’est nécessaire. Tu veux que je t’accompagne ?
— Tu aurais le temps ? Ça serait plus simple en effet, si tu connais la route pour y aller, tu m’indiqueras. Mais, est-ce bien prudent de laisser Michel tout seul ici ?
— Tu veux qu’on embauche une baby-sitter ? On dirait que tu le couves comme un gosse depuis le début…
Là, elle me scia, Magali, et elle avait assez raison. Si je m’étais mis dans cette merde, c’était bien parce que j’avais accepté de le prendre en charge. Il était temps de se ressaisir.
— Ok, tu as encore une fois raison. On va voir là-haut, au château, dis-je en finissant une tasse de café. Tiens, où sont mes clés ?
— Tu les as laissées là sur le buffet hier soir, me dit Magali.
— Je ne devais pas être trop clair alors, pour laisser traîner mes clés. Bon, on y va.
Nous montâmes dans le fourgon. Magali avait passé un ensemble assez seyant, veste rouge, chemisier et pantalon gris qui faisait contraste avec son calicot du premier jour.
Pour monter jusqu’au château de Montieu-Sciérac par la route, il fallait faire un tour assez long, la route serpentait en montant la colline. Le château avait un aspect un peu sévère avec ses tourelles en ardoise et ses façades noircies par le temps. Mais l’ensemble était assez harmonieux. Nous arrivâmes en longeant le mur d’enceinte qui entourait un parc planté de cèdres et de chênes pluri centenaires. Devant l’entrée, il y avait sept ou huit véhicules garés, des voitures et des fourgons, je ralentis. Un gars descendit d’un fourgon, un plombier-zingueur d’après ce que je pus lire sur sa plaque professionnelle. Je m’arrêtai à sa hauteur et baissai la fenêtre :
— Bonjour, c’est une réunion de chantier ?
— Oui, t’es convoqué toi aussi ?
— Non, je suis maçon, je fais un petit chantier dans le coin et je me renseigne.
— Tu devrais venir avec moi, ça foutrait un peu le bordel parce qu’ici sur le coin c’est Vitteaux qui prend tout ce qu’il peut, quitte à marcher sur les pieds des collègues. Gare-toi et suis-moi, je vais essayer de te faire entrer dans l’appel d’offres. T’as une carte professionnelle ?
— Attends, ce Vitteaux, comment il va le prendre ?
(à suivre...)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire