— L’idée serait de
rentrer de nuit par la fenêtre que nous avons laissée ouverte, de redescendre
dans le souterrain, de récupérer ce qu’il y a d’intéressant et de ressortir par
la fenêtre. Cela éviterait de creuser et d’étayer.
— A mon avis ce n’est pas
une bonne idée, tant que tu creuses et que tu étayes, si j’ai bien compris, tu
es toujours sur la propriété de Michel. Cela éviterait les embrouilles et les
ennuis.
— Tu n’as pas tort, mais
j’aimerais bien savoir s’il y a quelqu’un en ce moment au château parce que le
bruit de la pelle ne passe pas inaperçu, je saurais au moins s’il faut travailler
discrètement car il y a de la pierre à déblayer, cela fait beaucoup plus de
bruit que la terre.
— Va voir au château si
tu penses que c’est nécessaire. Tu veux que je t’accompagne ?
— Tu aurais le temps ? Ça
serait plus simple en effet, si tu connais la route pour y aller, tu
m’indiqueras. Mais, est-ce bien prudent de laisser Michel tout seul ici ?
— Tu veux qu’on embauche
une baby-sitter ? On dirait que tu le couves comme un gosse depuis le début…
Là, elle me scia, Magali,
et elle avait assez raison. Si je m’étais mis dans cette merde, c’était bien
parce que j’avais accepté de le prendre en charge. Il était temps de se
ressaisir.
— Ok, tu as encore une
fois raison. On va voir là-haut, au château, dis-je en finissant une tasse de
café. Tiens, où sont mes clés ?
— Tu les as laissées là
sur le buffet hier soir, me dit Magali.
— Je ne devais pas être
trop clair alors, pour laisser traîner mes clés. Bon, on y va.
Nous montâmes dans le
fourgon. Magali avait passé un ensemble assez seyant, veste rouge, chemisier et
pantalon gris qui faisait contraste avec son calicot du premier jour.
Pour monter jusqu’au
château de Montieu-Sciérac par la route, il fallait faire un tour assez long,
la route serpentait en montant la colline. Le château avait un aspect un peu
sévère avec ses tourelles en ardoise et ses façades noircies par le temps. Mais
l’ensemble était assez harmonieux. Nous arrivâmes en longeant le mur d’enceinte
qui entourait un parc planté de cèdres et de chênes pluri centenaires. Devant
l’entrée, il y avait sept ou huit véhicules garés, des voitures et des
fourgons, je ralentis. Un gars descendit d’un fourgon, un plombier-zingueur
d’après ce que je pus lire sur sa plaque professionnelle. Je m’arrêtai à sa hauteur
et baissai la fenêtre :
— Bonjour, c’est une
réunion de chantier ?
— Oui, t’es convoqué toi
aussi ?
— Non, je suis maçon, je
fais un petit chantier dans le coin et je me renseigne.
— Tu devrais venir avec
moi, ça foutrait un peu le bordel parce qu’ici sur le coin c’est Vitteaux qui
prend tout ce qu’il peut, quitte à marcher sur les pieds des collègues. Gare-toi
et suis-moi, je vais essayer de te faire entrer dans l’appel d’offres. T’as une
carte professionnelle ?
— Attends, ce Vitteaux,
comment il va le prendre ?
(à suivre...)
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