— Le Pepito n’avait sans
doute pas intérêt à dire qu’il y avait vraiment un souterrain, je ne sais pas
trop pourquoi, mais je le vois comme cela.
— Peu importe. Mais par
contre, que comptes-tu faire ?
— Là, je suis embringué
dans cette histoire, je crois que je vais aller jusqu’au bout. Je voudrais au
moins savoir ce qu’il y a.
— Mais dis-donc, s’il y a
de l’or, vous êtes riches !
— J’en sais rien. De
l’or, il faut encore le vendre, tu peux pas payer chez Lidl en Napoléon. Et
puis, les cantines sont peut-être vides, ou pleines d’armes, de papiers, que
sais-je…
— Bien, mais demain il
fera jour, il est onze heures et demie, tu peux rester dormir ici plutôt que de
repartir pour le Blédard.
— Il y a une chambre ?
— Et toi, tu dors où ?
— Avec toi, pardi, que
crois-tu ? Ça ne te plaît pas ?
— Et Michel ?
— D’abord, il dort. Et
avec ce que je lui ai donné, il dormira peut-être jusqu’à demain midi. Ensuite,
il serait malvenu de sa part de se sentir outragé.
— Ecoute, je resterais
bien, mais il vaut mieux que je reparte au Blédard. Mes affaires sont là-bas et
mes amis seront rassurés.
— Tu les avais appelés,
non ?
— Bien sûr, mais je
verrai René demain matin, il doit s’inquiéter…
— Dis plutôt que tu ne
veux pas rester avec moi.
— En fait, tu as raison,
je ne veux pas rester avec toi, tu es contente comme cela ?
— Moi, ça me fout le
cafard de rester avec lui ici. Mais si tu dois partir, vas-y.
Il y avait un tel accent
de sincérité dans ce que me disait Magali que je me dis que j’allais craquer.
Et puis, j’avais bien envie de rester. Mais c’était la présence de Michel qui
me gênait. Et pourquoi, je me le demandai, ce type m’avait menacé avec un
flingue cet après-midi et je m’apitoyais sur lui ce soir. Donc je décidai de
rester.
— Donc je reste, dis-je.
— Tu as changé d’avis ?
— Oui, c’est pas bien de
changer d’avis comme de chemise, mais c’est pour la bonne cause.
Magali me sourit, elle se
leva :
— Viens
Je la suivis, nous
montâmes l’escalier. On entendait dans la chambre les ronflements rassurants de
Michel, une vraie tronçonneuse. Magali entra dans une autre chambre où il y
avait un lit qui me parut un peu étroit.
— Il va falloir se
serrer, dis-je.
— Je n’y vois pas
d’inconvénient, me répondit Magali.
Nous nous déshabillâmes
et passâmes vite au lit. La nuit sera courte et longue à la fois, pensé-je.
(à suivre...)
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