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jeudi 9 mars 2017

René-la-Science (40)



— Le Pepito n’avait sans doute pas intérêt à dire qu’il y avait vraiment un souterrain, je ne sais pas trop pourquoi, mais je le vois comme cela.
— Peu importe. Mais par contre, que comptes-tu faire ?
— Là, je suis embringué dans cette histoire, je crois que je vais aller jusqu’au bout. Je voudrais au moins savoir ce qu’il y a.
— Mais dis-donc, s’il y a de l’or, vous êtes riches !
— J’en sais rien. De l’or, il faut encore le vendre, tu peux pas payer chez Lidl en Napoléon. Et puis, les cantines sont peut-être vides, ou pleines d’armes, de papiers, que sais-je…
— Bien, mais demain il fera jour, il est onze heures et demie, tu peux rester dormir ici plutôt que de repartir pour le Blédard.
— Il y a une chambre ?
— Et toi, tu dors où ?
— Avec toi, pardi, que crois-tu ? Ça ne te plaît pas ?
— Et Michel ?
— D’abord, il dort. Et avec ce que je lui ai donné, il dormira peut-être jusqu’à demain midi. Ensuite, il serait malvenu de sa part de se sentir outragé.
— Ecoute, je resterais bien, mais il vaut mieux que je reparte au Blédard. Mes affaires sont là-bas et mes amis seront rassurés.
— Tu les avais appelés, non ?
— Bien sûr, mais je verrai René demain matin, il doit s’inquiéter…
— Dis plutôt que tu ne veux pas rester avec moi.
— En fait, tu as raison, je ne veux pas rester avec toi, tu es contente comme cela ?
— Moi, ça me fout le cafard de rester avec lui ici. Mais si tu dois partir, vas-y.
Il y avait un tel accent de sincérité dans ce que me disait Magali que je me dis que j’allais craquer. Et puis, j’avais bien envie de rester. Mais c’était la présence de Michel qui me gênait. Et pourquoi, je me le demandai, ce type m’avait menacé avec un flingue cet après-midi et je m’apitoyais sur lui ce soir. Donc je décidai de rester.
— Donc je reste, dis-je.
— Tu as changé d’avis ?
— Oui, c’est pas bien de changer d’avis comme de chemise, mais c’est pour la bonne cause.
Magali me sourit, elle se leva :
— Viens
 Je la suivis, nous montâmes l’escalier. On entendait dans la chambre les ronflements rassurants de Michel, une vraie tronçonneuse. Magali entra dans une autre chambre où il y avait un lit qui me parut un peu étroit.

— Il va falloir se serrer, dis-je.
— Je n’y vois pas d’inconvénient, me répondit Magali.
Nous nous déshabillâmes et passâmes vite au lit. La nuit sera courte et longue à la fois, pensé-je.
(à suivre...)

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