En vedette !

dimanche 23 avril 2017

Chronique de Serres et d’ailleurs II 32



Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. L’autre jour, déambulant dans la rue de la maréchaussée, je vis arriver mon ami Ledug et, nous tendant la main ainsi qu’il se doit, nous fûmes bousculés par un mâtin qui se précipitait pour compisser sans vergogne le pied d’un gracieux mobilier urbain. Lors, Ledug s’écria incontinent –si j’ose dire- : « Tout chien qui pisse lève la cuisse ! ».
Il est remarquable de constater que nos concitoyens sont friands de compagnie animale mais que ces mêmes concitoyens sont, pour bonne partie, dépourvus de la moindre idée sur la bonne manière de vivre sainement et socialement avec cette compagnie. La déjection canine est un des fleurons de nos trottoirs et espaces verts urbains, suburbains, périurbains et même villageois. Il est toujours prudent de regarder où l’on met le pied dans notre beau pays. Mais avons-nous le monopole de ce genre de terrains minés ?
Selon un journal britannique qui a fait une enquête poussée dans les rues de Montpellier, vingt-six-mille chiens produiraient dans cette cité quelque trois tonnes de crottes par jour. On peut faire confiance aux Britanniques pour ce qui est de soupeser la merde mais en outre l'article critique "l'esprit des gens du Sud qui n'en ont rien à faire et qui ne veulent surtout pas changer leur comportement !" Cela est peut-être vrai mais qu’en est-il des britanniques qui viennent avec leurs chiens à Montpellier ? J’avoue que je l’ignore mais pour ce qui est de ceux qui viennent peupler l’Aquitaine, force est de constater qu’à cet égard ils sont capables de faire aussi bien, sinon mieux que nos compatriotes avec leurs amis à quatre  pattes. Bien sûr, la défécation britannique est réalisée avec toute la grâce dont est capable un sujet, même canin, de sa Gracieuse Majesté et toute la souplesse d’un Brexshit piloté par madame May-Fais-où-il-te-plait. Les sphincters albioniques ont leurs qualités, certes, mais la merde anglo-saxonne reste de la merde. Et je ne jetterai pas le soupçon sur la nourriture de ces animaux, ils sont parfois mieux nourris que leurs maîtres…Ah, l’esprit des gens du sud est un sujet inépuisable pour des outremanchistes au plus fort de leur déculturation et on peut se demander ce qu’ils viennent encore faire dans ces contrées sudistes sinon surveiller nos punks à chiens et leurs déjections.

La presse britannique, il faut le dire, possède elle aussi quelques fleurons qui ne fleurent guère la rose et ses tabloïds en sont le fer de lance mais je ne pensais pas que le Guardian tombe dans l’usage du papier toilette, quoiqu’il soit considéré comme un broadsheet… Force est de reconnaître que ce journal s’honore bien peu en traitant de sujets pareils et que ses lecteurs, après avoir lu un tel article, auront eux aussi les mains sales et la nausée.

On voit par-là que c’est pas parce qu’on a mis le pied dedans qu’il faut aussi y tremper sa plume.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire