Auditrices
et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. L’autre jour, déambulant dans la rue de la
maréchaussée, je vis arriver mon ami Ledug et, nous tendant la main ainsi qu’il
se doit, nous fûmes bousculés par un mâtin qui se précipitait pour compisser
sans vergogne le pied d’un gracieux mobilier urbain. Lors, Ledug s’écria
incontinent –si j’ose dire- : « Tout chien qui pisse lève la
cuisse ! ».
Il est
remarquable de constater que nos concitoyens sont friands de compagnie animale
mais que ces mêmes concitoyens sont, pour bonne partie, dépourvus de la moindre
idée sur la bonne manière de vivre sainement et socialement avec cette
compagnie. La déjection canine est un des fleurons de nos trottoirs et espaces
verts urbains, suburbains, périurbains et même villageois. Il est toujours
prudent de regarder où l’on met le pied dans notre beau pays. Mais avons-nous
le monopole de ce genre de terrains minés ?
Selon
un journal britannique qui a fait une enquête poussée dans les rues de
Montpellier, vingt-six-mille chiens produiraient dans cette cité quelque trois tonnes
de crottes par jour. On peut faire confiance aux Britanniques pour ce qui est
de soupeser la merde mais en outre l'article
critique "l'esprit des gens du Sud qui n'en ont rien à faire et qui ne
veulent surtout pas changer leur comportement !" Cela est peut-être vrai
mais qu’en est-il des britanniques qui viennent avec leurs chiens à
Montpellier ? J’avoue que je l’ignore mais pour ce qui est de ceux qui
viennent peupler l’Aquitaine, force est de constater qu’à cet égard ils sont
capables de faire aussi bien, sinon mieux que nos compatriotes avec leurs amis
à quatre pattes. Bien sûr, la défécation
britannique est réalisée avec toute la grâce dont est capable un sujet, même
canin, de sa Gracieuse Majesté et toute la souplesse d’un Brexshit piloté par madame May-Fais-où-il-te-plait. Les sphincters
albioniques ont leurs qualités, certes, mais la merde anglo-saxonne reste de la
merde. Et je ne jetterai pas le soupçon sur la nourriture de ces animaux, ils
sont parfois mieux nourris que leurs maîtres…Ah, l’esprit des gens du sud est
un sujet inépuisable pour des outremanchistes au plus fort de leur
déculturation et on peut se demander ce qu’ils viennent encore faire dans ces
contrées sudistes sinon surveiller nos punks
à chiens et leurs déjections.
La presse
britannique, il faut le dire, possède elle aussi quelques fleurons qui ne
fleurent guère la rose et ses tabloïds en sont le fer de lance mais je ne
pensais pas que le Guardian tombe dans l’usage du papier toilette, quoiqu’il
soit considéré comme un broadsheet…
Force est de reconnaître que ce journal s’honore bien peu en traitant de sujets
pareils et que ses lecteurs, après avoir lu un tel article, auront eux aussi
les mains sales et la nausée.
On voit
par-là que c’est pas parce qu’on a mis le pied dedans qu’il faut aussi y
tremper sa plume.
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