J’en tendis une à l’architecte
et en proposai aux autres personnes.
— Dites-donc, vous n’êtes
pas d’à côté, me dit un homme que je supposai être l’ABF (Architecte des
Bâtiments de France).
— Oui, je connais bien
votre collègue d’Agen, monsieur Lépinois, j’ai eu l’occasion de travailler avec
lui ou avec ses services. Je sentis que j’avais fait et dit ce qu’il fallait
car, alors que précédemment tous les regards étaient braqués sur moi,
l’attention se détourna sur les plans qui étaient étalés sur une grande table.
Dussaut me tapa sur l’épaule droite, je me tournai vers lui et je le vis lever
discrètement un pouce pour me faire comprendre que tout allait bien. Je fis semblant
de m’intéresser à la réunion, mais à part moi je me dis que cette Magali était
non seulement une petite futée, mais en plus réellement kiné. Je me demandais
bien ce qu’elle faisait avec Michel. Pour le moment, j’étais dans la place et
je m’amusais en fait comme un petit fou. Si tout ce monde-là savait que mon
entreprise, c’est moi, mon fourgon et ma bétonnière…La réunion se poursuivit,
nous nous transportâmes à l’extérieur pour voir ce qui était prévu pour la
toiture et les façades. Puis nous rentrâmes en passant dans diverses pièces où
l’architecte nous décrivit le projet. Puis, la réunion arriva à sa fin, tout le
monde se salua et Monsieur de Montieu me demanda de le suivre dans les
cuisines. Nous traversâmes l’office et entrâmes dans la cuisine. Monsieur Henri
aperçut la fenêtre ouverte et pesta en disant que cette fenêtre fermait
mal, qu’il aurait dû en parler au menuisier, mais qu’il était trop tard. Il la
ferma et me montra qu’il souhaitait faire arranger la cheminée, une grande cheminée
de cuisine de château. Il n’y avait pas un travail énorme, mais des pierres
risquaient de se desceller si on n’intervenait pas rapidement. Monsieur Henri
me demanda si je pourrais intervenir rapidement. Comme j’estimais qu’il y avait
au maximum deux jours de travail, je lui répondis que je pouvais le faire
pratiquement sans délai.
— Alors, ce que je vais
faire, je vais vous laisser une clé du cadenas du portail et une clé de la
petite porte qui permet d’entrer dans l’office car je vais m’absenter pour une
quinzaine de jours. Dites moi le prix que vous me prenez, je vous fais un
chèque tout de suite, vous me faites les travaux puis vous déposerez les clés
chez le notaire de Clézeau quand vous aurez tout à fait fini. Excusez-moi, mais
je dois absolument m’en aller, me dit-il en me tendant deux clés, suivez-moi,
je vais fermer. Quel est votre prix pour ce travail ?
— Deux-mille francs,
dis-je en sachant que ce prix est peu élevé.
— C’est tout ? Je ne vais
pas discuter, mais vous êtes sûr ?
— C’est la première fois
que je travaille pour vous,
Monsieur, et je pense que
tout ira bien, ce n’est qu’un petit travail. Je viendrai peut-être même
commencer cet après-midi si je peux.
— Parfait, me dit-il en
me tendant un chèque qu’il vient de remplir sur la grande table de l’office.
— Merci, monsieur de
Montieu.
Nous retrouvâmes Magali
qui nous attendait dans l’entrée. Nous sortîmes tous trois, puis nous nous
dîmes au revoir. Monsieur Henri ferma le portail et Magali et moi montâmes dans
le fourgon.
(à suivre...)
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