— Ecoute, je repasse ici
tout à l’heure. Nous en saurons certainement plus sur l’état de Michel. On en
reparlera tout à l’heure.
— Allez, vas, je ne te
hais point…
— Punis-moi par
vengeance, ou du moins par pitié. Ton malheureux amant aura bien moins de peine
à mourir par ta main qu’à vivre avec ta haine.
— File, Rodrigue de mes
fesses…
— Adieu, Chimène de mes
deux…
Et Magali/Chimène, me
menaçant d’un balai opportunément placé près de la porte, me poussa dehors. Je montai
dans mon fourgon et partis en direction du bois de Montieu. Je récupérai quelques
outils et jetai un coup d’oeil sur les moutons. Je vis qu’ils avaient un bac
avec de l’eau et qu’ils avaient l’air satisfaits de leur sort et je ne m’en
préoccupai pas plus. Je refermai et repartis en direction du château. Si on
arrive assez vite au château à pied depuis les terres de Michel, par la route,
il y a quelques kilomètres. J’arrivai au château, j’ouvris la grille et
j’entrai avec mon fourgon après avoir refermé derrière moi. J’allai à la porte
de l’office que j’ouvris avec la clé que m’a donné Monsieur Henri. J’entrai et
refermai encore derrière moi. Je passai dans la cuisine, jetai un coup d’oeil à
la cheminée, puis je descendis dans la cave pour récupérer la clé de la porte
qui donnait sur le souterrain. Plus de clé, j’ai beau chercher, je ne la
trouvai pas. Je regardai la porte, elle était toujours fermée. J’étais refait. Je
me creusai la cervelle : qui avait récupéré cette clé ? Il n’y avait que le
propriétaire, à mon avis, pour l’avoir récupérée. Mais elle était quand même
bien planquée, je ne voyais pas comment il avait pu tomber dessus par hasard. Il
n’y avait que Michel qui était présent et je ne pensais pas qu’il avait vu où
je mettais la clé. Quoiqu’il en fut, la clé n’était plus là. Je regardai la
serrure : elle était en applique côté cave, tenue par quatre grosses vis. Là,
j’eus une idée, une sacrée idée : j’allai voir la serrure qui donnait entre la
cuisine et l’office mais pas de chance, ce n’était pas la même. J’allai voir à
une porte qui donnait sur un cellier et là je vis que c’était le même type de
serrure, des serrures en applique qui dataient des années cinquante. Je pris la
clé du cellier et j’essayai de m’en servir sur la porte qui donnait vers le
souterrain, que dalle. Alors, je retournai à mon fourgon chercher un tournevis
et des outils. Je démontai les deux serrures et je les intervertis. J’étais
redevenu le maître de la clé qui donnait sur le souterrain. Bon, mais pas de
triomphalisme, si le propriétaire voulait entrer dans le souterrain, il lui
suffirait de dévisser la serrure, comme je l’avais fait. Maintenant que j’avais
la clé, je me mis en devoir de commencer mon petit chantier. Il s’agissait donc
de remettre en place des pierres et de consolider au mortier l’ensemble. Je
piquai l’ancien mortier et je dégageai les pierres qui menaçaient de tomber. Après
quoi, je balayai et rassemblai mes gravats. Si tout allait bien, je finirais le
boulot le lendemain. Je remontai dans mon fourgon, je repassai au bois de Montieu
pour y décharger mes gravats et je rejoignis Magali. J’arrivai en vue de la
maison et je vis une voiture garée devant la maison. En entrant, je trouvai
Magali avec un couple et une gamine. Il s’agissait de la mère et de la sœur de
Michel ainsi que du mari. Ils étaient venus avec l’espoir d’en savoir plus,
mais l’hôpital n’avait toujours pas appelé. Nous décidâmes donc d’appeler le
Samu pour savoir où appeler. On finit par nous renseigner et nous appelâmes donc
l’hosto à Toulouse. Les nouvelles n’étaient ni bonnes ni mauvaises. Michel était
dans le coma, ils vont tenter une intervention le lendemain matin, il était
sous surveillance en soins intensifs. Magali demanda aux parents s’ils
voulaient rester loger dans la maison de Michel et, après discussion, ils
décidèrent en effet de rester sur place pour aller voir Michel le lendemain.
(à suivre...)
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