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jeudi 28 juin 2012


Où l’on reparle de Fortunio.

Nombreux sont celles et ceux qui se demandent ce que Fortunio a fait de son magot. Pour le reste, on sait très bien que René-la-Science et Magali ont raflé la mise. Mais Fortunio ? Qu’a-t-il fait de son or ? L’a-t-il planqué à Marmande, au milieu des champs de tomates et de patates ? L’a-t-il monnayé et a-t-il placé l’argent dans du défiscalisé ou du père-de-famille ? Cela n’est pas simple de garder un tas de pièces d’or par devers soi.
« Les gens qui pensent que tout est facile, ce sont toujours de vieux fossiles, ce sont des hommes de Cro-Magnon… » et Fortunio est un gros mignon ! Un joli poisson à pêcher, ce Forelle…
Bien sûr, il a raconté l’histoire de René-la-Science, l’histoire de Michel et Magali, on ne peut pas lui reprocher d’avoir passé sous silence ce qu'il s’est passé par la suite. Car il s’en est passé des choses après mais avec d’autres protagonistes. C’est une autre affaire et notre Fortunio n’allait pas se vanter de ce qu’il lui est arrivé. Peut-être n’en parlera-t-il jamais. Ou peut-être arriverai-je un jour à le faire parler, autour d’un cubi de rouge et d’un sauciflard.

mardi 26 juin 2012


Chronique du temps exigu (6)
Il n’est pas toujours facile de chroniquer avec le présent alors que le passé est riche et fertile.
Revenons donc un an en arrière et penchons nous sur un morceau de passé récent.
Rappelons que les évènements survenus l’année dernière en Tunisie avaient donné à notre Ministre des Affaires Étrangères de l’époque la possibilité de démontrer magistralement que l’insécurité n’existe pas en France.
En effet, elle avait fait état du savoir-faire mondialement connu des services français en matière de maintien de l’ordre, ce qui tendrait tout de même à prouver que non seulement tous les problèmes de maintien de l’ordre étaient contenus dans notre pays mais encore que nous avions un excédent de capacité qui nous permettait de nous démunir d’une partie de nos moyens en faveur de pays étrangers.
Hélas, les dirigeants tunisiens ne répondirent à cette offre alléchante. Madame la ministre aurait aussi pu leur proposer le savoir-faire, reconnu par notre médecine officielle, d’un laboratoire français pour le traitement des diabétiques tunisiens. Notre gouvernement aurait pu envoyer du Meditor en Tunisie et notre ex- président aurait pu décorer de la légion d’horreur MM. Ben Oli et Serviette. A moins qu’il ne l’eût déjà fait.
Je n’ai bien sûr pas la prétention d’imaginer que vous n’y aviez pas déjà pensé, mais cela fait toujours plaisir de voir que l’on n’est pas seul à envisager de belles et grandes choses.
On voit par là que l’ingratitude des peuples est grande. Cette dame a perdu son poste de ministre puis son siège de députée. Ne dit-on pas de l’horreur qu’elle est humaine ?

jeudi 21 juin 2012


Chronique du temps exigu (5)

J’aurais voulu, dès lundi, parler de l’air qui me semblait plus pur depuis la veille au soir mais on m’a conseillé de n’en rien faire. Parler de l’air pur pousse à lever le nez vers le ciel, et les yeux aussi. Alors qu’il vaudrait mieux porter les yeux là où l’on marche car l’on risque encore de mettre le pied dedans. Nous nous poserons plutôt des questions sur les intervalles.
A l’école, quand la maîtresse disait : « Ernest a fait une clôture avec dix piquets distants de trois mètres. Quelle est la longueur de la clôture ? », même s’il y avait toujours un bon élève pour donner la bonne réponse après un temps de réflexion, un grand nombre d’entre nous se précipitait pour répondre : « trente mètres, m’dame ». Et nous ignorions qu’au-delà de notre erreur la maîtresse nous posait une question térébrante. Analogue au paradoxe d’Achille et de la tortue.
En effet, deux piquets et un seul intervalle… trois piquets et deux intervalles (et non pas des interveaux sauf dans le cas où l’on décrit les espaces séparant de très jeunes bovins), quatre piquets et trois intervalles et ainsi de suite jusqu’à nous prouver que la clôture d’Ernest mesure vingt-sept mètres… Mais on constate que si dans le cas des deux piquets, les piquets sont deux fois plus nombreux que l’intervalle, ce rapport va décroissant alors que croît le nombre de piquets. Où va-t-on ainsi ? Le nombre d’intervalles croissant avec le nombre de piquets, se trouvera-t-il un jour où les intervalles auront rattrapé les piquets ? Admettons qu’un piquet trébuche et il se trouvera – qui sait ?- un jour où les intervalles dépasseront les piquets. En nombre, comme il se doit. Jusqu’à ce jour, les piquets ont tenu bon mais un accident est si vite arrivé.
De nos jours, la sécurité n’a jamais été aussi grande et il y a peu de chances pour qu’un tel accident survienne. Mais le calendrier maya, garant d’une certaine insécurité, aurait prévu la fin du monde au cas où les intervalles en auraient marre de leur statut d’éternels seconds et dépasseraient en nombre celui des piquets.
On voit par là que plus la fin du monde approche, moins elle s’éloigne et que l’intervalle de temps qui nous en sépare devient de moins en moins grand au fur et à mesure qu’il s’amenuise.

dimanche 17 juin 2012


Suite et fin du résumé de René-la-Science.
 
Et les femmes dans tout cela ? Il y a la séduisante Sylvie, mère aimante, épouse stoïque et amante du clair de lune. Ainsi que la surprenante Magali, Matagali-Hari, kiné en rupture de ban, malmenée par les uns et réconfortée par les autres, tour à tour trahie et traîtresse. Si un homme peut en chasser un autre, une femme peut en cacher une autre.
Puis il y a René, le conseiller avisé, l’observateur amusé, le complice efficace et le sauveur de la dernière minute, l’homme qui prend l’ennemi à revers et parle à l’oreille des banquiers. 
Fortunio en vacances ne perd pas le sens des affaires. Maçon, il se trouve un petit chantier, vite fait, en passant. Ce qui lui permet de s’introduire dans le château de Montieu-Sciérac pour mieux sonder le mystère du souterrain. Mais il aura affaire à une bande de pieds-nickelés avides et sans scrupules. L’intervention de René-la-Science permettra de neutraliser leurs méfaits. Michel n’en sortira ni indemne, ni abandonné. Mais si Fortunio l’a aidé à sortir les marrons du feu, ce seront les plus malins qui en profiteront. Que pèseront les amitiés lorsqu’elles seront mises en balance avec la convoitise ? Fortunio reviendra chez lui à Marmande avec comme seule consolation, un squelette inconnu qui sera réhabilité.

vendredi 15 juin 2012


En attendant une autre chronique:    Un rapide résumé de "René-la-Science".

La fortune vient en dormant. Serait-ce ce qui est arrivé à Fortunio ? En vacances dans la région de Villeneuve de Sciérac chez son ami René, dit «René-la-Science », il va dormir dans une ferme isolée et inhabitée. Des occupants aussi clandestins qu’amoureux troublent son sommeil mais les ébats sont de courte durée, interrompus par l’arrivée musclée de l’époux légitime. Fortunio ramasse ensuite discrètement les morceaux parmi lesquels Michel, un peu abîmé par le passage de l’ouragan conjugal. Une fois rétabli et rhabillé, ce dernier se révèle être en possession d’un secret qu’il tient de son père, le Gaby. Cette histoire qui remonte à la dernière guerre a suivi le Gaby toute sa vie et suit Michel depuis qu’il est tout gosse Le Gaby lui a dit en mourant : « je crois que c’est foutu pour moi, fils. Tu continueras, mais tu devras trouver un gars pour t’aider. Je sais pas comment, mais le magot, y s’ra pour toi maintenant. Mais méfie-toi du Siméon et de sa foutue famille, méfie toi aussi du Marco et du Pepito. Je t’aimais, mon fils » Michel ne peut pas élucider l’affaire tout seul. Il lui faut un comparse et, sans hésiter, il assigne ce rôle à Fortunio. Voilà Fortunio embarqué dans une histoire de souterrain, d’armes et de trésor. Sous l’œil mauvais des Siméon et autres affreux. (à suivre...)

jeudi 14 juin 2012


Chronique du temps exigu (4)

S’il est une heure fragile et délicieuse, par tous temps, elle est au petit matin. Le soleil plisse encore les yeux et la rosée s’épanouit. A cette heure où blanchissait la campagne, je me trouvais à arpenter d’un pas distrait la pelouse d’un terrain de foot. Au point de penalty, dans l’éclat de la rosée, se dressait, frêle et mamelonné, un petit champignon dénommé marasme d’oréade. Je me mis à rêver. Hier soir encore, les stades grondaient de la fureur des hommes, de sifflets stridents et de trompettes patriotiques. Car le sport est national comme l’embarras est gastrique, par un attachement viscéral.
Au coup de sifflet final, les virils mollets rentrèrent au vestiaire, lentement la foule quitta les stades, les postes de télévision s’éteignirent et les sportifs en pantoufles vidèrent leur vessie avant de finir d’éructer quelques boissons fermentées au creux de leur lit. C’est alors qu’une douce oréade, nymphe des bois et des montagnes, partit effleurer le doux gazon abandonné et posa là son marasme de déesse délaissée.
Au petit matin, je suis là et contemple la tristesse qui l’accabla dans la nuit. O sylphe, fils du matin qui se lève, console cette douleur érigée. Et vous, farfadets, lutins, dracs et elfes, amusez-vous sans compter, dansez et jouez pour lui redonner sa joie de vivre.

dimanche 10 juin 2012


Chronique du temps exigu (3)

Il y a beaucoup d’étrangers de par le monde. Il y en a aussi chez nous. J’ai moi-même un peu voyagé et visité quelques pays peuplés d’étrangers. Ceux qui ont beaucoup voyagé relatent cet état de fait, quelquefois sans s’en douter.
Il y a des pays où l’on rencontre un grand nombre d’étrangers. Sans compter les autochtones. Certains cumulent même les deux qualités. Et il ne faut pas les confondre avec les indigènes, eux-mêmes différents des allogènes.
Nombre de ces étrangers sont pourvus de langues dites, à juste titre, étrangères. Mais il y a aussi des langues vernaculaires qui cessent de l’être aussitôt qu’elles sont pratiquées par des étrangers, principalement à l’étranger. Elles ne sont pas pour autant des langues mortes, ce privilège étant généralement réservé à quelques langues embaumées par la science ou par la religion.
Les étrangers, de même que les autochtones et les indigènes, sont, eux, bien vivants et c’est là le problème qui devrait nous préoccuper. En effet, par ces temps où notre démographie court au galop, il serait judicieux de réduire la place prise par les étrangers. Ce que suggère mon voisin taxidermiste, c’est de les naturaliser.
En effet, naturalisé par des méthodes rigoureuses, l’étranger peut être plus facilement empilé, classé et protégé contre les mites. On verra plus tard s’il y a lieu de naturaliser les nationaux.
Il ne restera plus que la question des langues étrangères qui n’auront pas eu la chance de mourir de mort naturelle. Elles deviendraient des langues mortes, par faute de locuteurs. Car l’étranger, sauf cas de mutisme, est généralement aussi un locuteur. Un locuteur de langue vernaculaire quand il est chez lui à l’étranger et un locuteur de langue étrangère dans un certain nombre d’autres cas. Mais l’étranger naturalisé est dans la majeure partie des cas fort silencieux.
On voit par là qu’un étranger naturalisé peut devenir moins encombrant.

jeudi 7 juin 2012


Chronique du temps exigu (2)

Est-il possible d’éradiquer la pauvreté ? A en croire un certain nombre de propositions électorales, cela se pourrait.
Pourtant, qu’est-ce que la pauvreté ? Un concept mathématique, clinique, philosophique ? La pauvreté est toujours relative à un certain état de richesse, plus ou moins élevé.
Mais dans l’absolu, les pauvres existent. Madame Lagarde, directrice du FMI, les a rencontrés.
Le meilleur moyen d’éradiquer la pauvreté ne serait-il pas alors d’éradiquer les pauvres ?
On pourrait déjà supprimer un certain nombre de pauvres en les enrichissant. La même Madame Lagarde aurait ainsi sorti Monsieur Tapie de la paupérisation qui le menaçait mais c’est une autre question…
On pourrait choisir des pauvres de bon aloi, de bons pauvres que l’on enrichirait légèrement, sans exagération.
Le seul danger serait que ces ex-bons pauvres, de par un effet pervers de leur bonté, pourraient avoir de la compassion pour ceux de leurs congénères restés dans la débine. Il faut donc aussi éradiquer la compassion. Pour cela, un moyen simple serait de faire passer un stage de directeur de FMI à ces pauvres promus.
Ils y apprendraient rapidement le mépris des femmes, des grecs, et des pauvres en général.
On voit par là que les choses les plus difficiles ont toujours une issue favorable.

lundi 4 juin 2012


Pour fêter dignement l'arrivée des premiers exemplaires de RLS dans les boîtes aux lettres, voici un extrait d'un poignant roman qui sortira dans les mois qui viennent:

"Elle sort, très altière, et Marondeau ferme la porte derrière elle.

-         Mon cher Hervé, vous venez de voir une authentique pétasse. Et je suis en deçà de la vérité, dit-il en se rasseyant en face de lui.
-         Vous me voyez ravi de l’apprendre, mais qu’est-ce qui vous permet de parler ainsi ?
-         Avant de devenir par mariage Madame Le Blévec, elle était femme de chambre dans un hôtel ici à Sant-Lambaire. Elle était fille de maraîchers mais elle avait une ambition dévorante. Et un cul splendide ! Elle a réussi à épouser Le Blévec, présentement sénateur-maire de Saint-Lambaire. Et pourtant quand il l’a prise, c’était déjà une occasion, elle avait tenté sa chance avec tous les beaux partis de la ville. Mais elle s’est rabattue sur ce Le Blévec, fils d’armateur, un peu couillon mais dont elle a fait quelque chose. Car c’est un  nul. Mais elle l’a poussé dans la politique et elle est devenue la première dame de Saint-Lambaire.
-         Ce n’est pas tout à fait un nul quand même ? Dit-il.
-         Et qu’est-ce qui vous permet de l’affirmer, mon cher Hervé ?
-         S’il est sénateur et maire, tout de même…, hasarde-t-il.
-         Mon cher, pour être élu, point n’est besoin d’être intelligent. Il suffit d’avoir plus de voix que les autres. Et des voix, avec de l’argent, ce n’est pas trop compliqué à racoler. Il y a l’argent pour faire de la réclame, la propagande si vous préférez et il y a l’argent pour arroser les influents nécessiteux. Si tous les sénateurs et les députés étaient intelligents dans notre pays, cela se saurait, voyons ! Voyez seulement au plus haut niveau. Quand ils regardent bien notre président, tous les débiles de France et de Navarre se disent : « s’il y est arrivé, pourquoi pas moi ? ». Quant aux autres, ceux qui ont quelque chose dans la tête, ils préfèrent jouer dans la cour des grands et ne pas se mêler à tous ces attardés, bouffeurs de publicité, de paillettes et d’honneurs déshonorants. Voyez, vous et moi, qu’irions-nous nous salir l’esprit avec ces débiles et leurs électeurs alors qu’il y a tant de belles choses à regarder, de choses intéressantes à faire et de belle musique à écouter ?"

Une question, et une seule: ceci a-t-il été écrit avant ou après le six mai 2012 ?

samedi 2 juin 2012

Pour être franc, nombreux sont ceux qui n'ont pas encore reçu leur exemplaire de "René-la-Science" !
Donc, et à leur intention, voici un autre et désopilant extrait de ce roman tant attendu.


"-         Samedi, je viens au Blédard chez des amis. Ils ne peuvent pas me loger dans leur appartement, mais ils ont la possibilité de me faire coucher chez un voisin, dans une ferme isolée un peu à l’écart du Blédard. Ferme isolée et inoccupée la plupart du temps, tant et si bien que Michel a voulu en faire son Q.G. de campagne. Et c’est le hennissement de sa jument qui m’a réveillé. Ce qui était un moindre mal. Mais cette pouliche a un étalon qui a mal supporté le poids des cornes qu’elle lui faisait porter. Il est arrivé en 4X4, a récupéré sa légitime en tenue d’Eve et a castagné Michel en tenue d’Adam. Le cocu est reparti aussi vite qu’il est arrivé, et je me suis retrouvé à soigner le bel adonis gisant dans la poussière.
-         L’adonis qui a ce soir une jambe de bois ?
-         Exactement. Mais s’il avait perdu ses ailes, il avait toujours sa bagnole avec le casse-dalle dedans. Nous soupâmes aux chandelles.
-         Non ! il avait amené un repas ?
-         Pain, sauce back et cubi de rouge. Les trois étoiles, ce sera pour plus tard. Donc, repris-je, nous soupâmes et bûmes en conséquence. Et Michel a conçu l’idée de me faire jouer le rôle d’entremetteur dans cette affaire, en bref le lendemain je suis allé voir la Sylvie en question de sa part. autant que je te le dise tout de suite, il envisage de se mettre en ménage avec elle.
-         Est-ce un projet partagé ?
-         Le résultat de mon ambassade fut décevant pour Michel. La dame ne partage pas la même vision ; Elle a deux gosses, un mari qui assure au niveau fric, elle n’a aucune intention de le quitter."

Mais qui donc est cette Matagali-Hari à qui parle Fortunio ?