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jeudi 29 octobre 2020

Appelez-moi Fortunio (90)

Le lendemain matin, il constate avec plaisir qu’un bon vin se boit sans laisser de traces amères au réveil. Profitant de la solide réserve, il se fait un bon petit déjeuner  et c’est peu avant neuf heures qu’arrive le taxi de l’hosto ramenant Daniel.

Autour d’un café, Albert explique rapidement à Daniel tous les rebondissements de l’affaire et il lui annonce que sa mission est terminée et qu’il va le quitter le matin même. Il fait un peu grise mine en apprenant qu’Albert va le laisser seul car il s’était habitué à l’idée d’avoir un factotum dans la maison.

-          Ecoute-moi, Daniel, commence Albert, je n’aurai qu’une chose à te dire. Tu dois te barrer d’ici, vendre le château et te rapprocher de ta famille. Tu pourrais certainement acheter une petite maison à ta dimension et essayer de te trouver du boulot. Je sais que ce ne sera pas facile mais tu dois partir. Ce n’est pas un conseil que je te donne, c’est presqu’un ordre. Je sais que ce n’est pas dans mes attributions mais je suis justement la seule personne qui puisse te dire cela et de manière désintéressée. Tu vas prendre ton bigophone et tu vas appeler ce numéro. C’est un agent immobilier, un gars auquel on peut avoir confiance. Il va te faire une estimation et tu vas mettre en vente dans les délais les plus rapides. Tu dois faire vider la maison, voici le numéro d’un antiquaire. Celui-là, je le connais personnellement et il a intérêt à faire les choses comme il faut. Voilà, moi je vais me barrer car j’ai du boulot qui m’attend. Juste une chose, je vais te demander quelque chose qui t’appartient. Je l’ai trouvé dans la coiffeuse en haut. Je suis prêt à te le payer…

-          Et moi je te le donne, c’est bien le moins que je puisse faire. Et, à ce propos, voici une enveloppe. C’est ce qui était prévu pour ton travail « forcé ». J’espère que ça compensera tes frais et inconvénients.

-          Bon, tu sais que je n’étais pas venu pour le fric mais si j’ai bien compris d’une part tu en as les moyens et d’autre part ça m’arrange. Donc, tu as bien compris ? Tu passes ces coups de fil, appelle ton notaire aussi et essaye de voir si tu peux aller habiter chez ta mère ou louer une maison proche de chez elle. Capito, Rambolacci ?

-          Reçu cinq sur cinq, chef ! Mais, quand même, une question : tu crois que la Germaine et le Roger vont se tenir peinards ?

-          Je crois, oui. Cela dit, je n’en suis pas certain mais si tel n’était pas le cas, c’est la seule raison pour laquelle tu pourrais encore faire appel à moi, je viendrais assurer le sévice après-vente ! Promis, juré ! Par contre, tu vas me rendre un service : quand Madame le Docteur Setier viendra, demain, car elle a prévu de venir me ramener à ma voiture demain, tu lui diras que j’ai récupéré ma caisse et que je lui ai laissé ce petit mot. Tu lui donneras cette lettre. Pas d’objection ?

-          Si je peux me permettre, pourquoi la laisser venir ici ? Tu pourrais lui téléphoner…

-          Je pourrais mais je ne le ferai pas. Tu acceptes la commission ?

-          Oui.

Après ces bonnes paroles, Albert finit son café, prend son sac et sort. Son surnom Fortunio lui reste, il repart seul dans la vie.

 

FIN

 

 

Lectrices et lecteurs sans peur comme sans reproche, le feuilleton « Appelez-moi Fortunio » est arrivé à sa fin. Une fois retravaillé, il aura peut-être le bonheur de se voir publier en version papier ou autre. Mais l’aventure du jeudi continue car un nouveau feuilleton arrivera dès le jeudi suivant. Il n’y aura donc pas de rupture d’approvisionnement. Il aura pour titre « Dernier tableau » et vous ferez la connaissance d’autres personnages tout aussi passionnants et d’une campagne bretonne comme vous ne l’auriez jamais imaginée.

Toutefois, votre feuilletoniste assidu envisage de modifier son blog afin de le recréer dans un environnement libre et indépendant des grands groupes et magnats de la Toile. Vous serez tenu au courant des péripéties de l’auteur en temps utile.

Qu’on se le dise et répète !

 


dimanche 25 octobre 2020

Contes et histoires de Pépé J (8) Le fantôme de Bonaguil.

Oreilles attentives de Guyenne et Gascogne, bonjour. Le château de Bonaguil est une des perles du patrimoine Lot-et-Garonnais, situé aux confins du département du Lot, de la Dordogne et du 47. Je vais juste tenter de vous en brosser l’histoire rapidement car je ne suis ni historien ni spécialiste d’architecture, je vais en parler en tant qu’amateur en puisant dans la documentation que tout le monde peut trouver sur le net ainsi que dans un opuscule intitulé « Bonaguil, le bel inconnu & le mariage de Béranger » du regretté Michel Coste.

 

La première mention connue d’un « castrum de Bonegails » date de 1271 mais c’est environ 200 ans après que le château fut pris en mains par Béranger de Roquefeuil. Il en fit une véritable forteresse dotée d’une défense moderne –pour l’époque, bien sûr- avec des canonnières, des casemates et ce que l’on appelle un moineau. Mais c’est aussi une demeure confortable équipée de latrines, d’égouts et d’une lessivière. Cette construction est particulièrement ostentatoire avec son aspect de place forte, son imposant donjon à bec, sa tour carrée et sa tour grosse.

 

Les historiens ont longtemps buté –et butent encore- sur l’histoire de la construction du château. On sait maintenant qu’il y avait une construction préexistante à celle de Bérenger mais un flou persiste. Il semble certain que, si le travail fait au début du XVIème siècle est venu se surajouter à un bâti existant, il l’a véritablement absorbé et, comme le dit un historien, Gilles Séraphin, « en soumettant à sa logique les apports ultérieurs ».

 

La personnalité de Brengon, dit Bérenger, de Roquefeuil fait partie intégrante de l’histoire mais aussi de la légende de cette formidable construction. Car la question à laquelle il est bien ardu de répondre est : pourquoi Bérenger a-t’ il élevé une telle forteresse dans un lieu aussi retiré, dans un lieu que nul n’était censé attaquer et dont nul par ailleurs n’a jamais cherché à s’emparer ? Bérenger, allié aux puissantes familles de maîtres de forges de la région et particulièrement proche du milieu des artilleurs a-t’ il voulu créer un lieu où l’on pouvait montrer autant la puissance défensive de l’artillerie que les possibilités d’esquive, par l’architecture, face à une artillerie offensive ? Ou alors, suivant la légende, était-il un seigneur brutal et violent qui voulait se prémunir des révoltes paysannes autant que de l’autorité du roi ? Ou encore, ce castel a-t’ il été construit par un personnage féru de géométrie et qui, pour des raisons mystiques, aurait réalisé cette construction en un lieu particulier avec des règles ésotériques ? Nous n’avons pas la réponse et peut-être est-elle dans la somme de toutes ces interrogations.

 

Et c’est ici qu’intervient une dernière question et non des moindres : le château de Bonaguil est-il hanté ? Il semblerait que oui, selon des spécialistes du paranormal. Alors, voyons d’abord ce que disait la légende : une dame blanche déambulerait dans le château, il s’agirait du fantôme d’une certaine Marguerite de Fumel. Ici, les commentateurs ne sont pas clairs car on ne sait exactement de qui il s’agit. Mais un esprit a-t’ il besoin de décliner son identité ? Ensuite, il y a sur les murs de mystérieuses inscriptions dans une langue inconnue ainsi qu’un carré Sator, assemblage de lettres que l’on peut lire dans tous les sens et qui donne la phrase latine : « Sator Arepo Tenet Opera Rotas » et qui signifierait « le semeur tient avec soin les roues ». Je ne commenterai pas. Bonaguil serait, selon des spécialistes, un des châteaux les plus hantés de France. On peut trouver sur la toile nombre de vidéos qui montrent ces spécialistes en observation et qui vous donneront toutes explications utiles. Tout ce que je peux dire c’est que quand j’ai visité Bonaguil en 1966, le fantôme y était déjà et je l’ai vu par temps d’orage.

 

 Voilà, c’est tout et c’est une vraie histoire.

                 

 

Lectrices et lecteurs sans peur comme sans reproche, le feuilleton « Appelez-moi Fortunio » est arrivé à sa fin. Une fois retravaillé, il aura peut-être le bonheur de se voir publier en version papier ou autre. Mais l’aventure du jeudi continue car un nouveau feuilleton arrivera dès le jeudi suivant. Il n’y aura donc pas de rupture d’approvisionnement. Il aura pour titre « Dernier tableau » et vous ferez la connaissance d’autres personnages tout aussi passionnants et d’une campagne bretonne comme vous ne l’auriez jamais imaginée.

Toutefois, votre feuilletoniste assidu envisage de modifier son blog afin de le recréer dans un environnement libre et indépendant des grands groupes et magnats de la Toile. Vous serez tenu au courant des péripéties de l’auteur en temps utile.

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