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jeudi 16 avril 2020

Appelez-moi Fortunio (62)


-          Bon, il faut que tout se passe comme prévu, dit Albert. Vous allez remonter dans votre véhicule accompagné de monsieur. Il va mettre la blouse et le calot de l’infirmier, comme ça là, bien enfoncé sur les yeux. Et vous repartez sans vous arrêter, si vous avez envie de pisser, c’est ici ou au retour à l’hôpital ! Capito ?
-          Si, signor, répond le chauffeur avec un léger sourire. Y’é ouna vessie qué po ténir lou litro, avanti, va bene la machina !
Daniel fringué en infirmier accompagne le chauffeur. Ils montent dans l’ambulance et repartent direction l’hosto.
-          Maintenant, à nous deux, mon cher René-la-Science, je vous explique tout devant une tasse de café et, si nécessaire, un petit déjeuner.
-          Cela peut se faire, mon cher Fortunio !
Ils s’installent à la cuisine, René se sert de pain, beurre, fromage et confiture.
-          Mon cher René, ceci est une histoire à la fois très simple et très compliquée.
-          Capitaine, je suis tout ouïe !
Comme ils ont du temps devant eux, Albert raconte toute l’histoire par le menu, il s’en tient aux faits sans encore dévoiler son plan. Il est plus de midi lorsqu’il termine.
-          Oh ! Il va falloir penser au repas de midi. Je suppose que tu as compris que les menus sont assez simplistes dans la maison. Quoique… on peut aller regarder à la cave, elle est riche en bocaux. C’est de la conserve de qualité, à ce qu’il m’a semblé…
-          Je dirais d’abord que je ne suis pas encore affamé et que j’aimerais par la même occasion visiter les lieux.
-          D’accord mais pas question de se faire voir aux fenêtres et pas plus d’aller à l’extérieur. Tu es censé être Daniel et si, avec une blouse et un calot, on a pu essayer de donner le change, tu n’as pas la frime de l’emploi.
Ils descendent à la cave. René examine bien les lieux et il a l’impression que la cave sous la tourelle droite est plus étroite que celle à gauche.
-          Tu as remarqué cela au premier coup d’œil, moi je m’en suis rendu compte à la deuxième fois. Bravo, dit Albert.
-          Pas joyeux en tout cas le coin, voyons le rayon conserves et pinard, au moins ça changera les idées. Woufff, c’est pas du simple pâté, ça, c’est au moins du foie gras ! Tiens, on dirait un maxi cassoulet, on essaye ? Dit-il en s’emparant du grand bocal.
-          Et, au rayon des liquides, on n’est pas en panne, mon cher. Tiens, un madiran avec le cassoulet, ça sera bien vu. Et avec le gras foie, je te dis que ça, on va se mettre un vieux Monbazillac derrière la cravate !
Ils remontent avec leurs provisions et se mettent en devoir de préparer le repas. Ils s’installent après avoir fait griller quelques tranches de pain pour accompagner le foie et trinquent.
(à suivre...)

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