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jeudi 15 octobre 2015

Le cabot de Fortunio (67)

-          Ecoute-moi bien, ma puce. Je ne suis pas le mauvais bougre mais t’as intérêt à répondre gentiment à mon pote car lui, avec sa gueule d’ange, c’est un cruel dans son genre. C’est pour ça que c’est moi qui m’occupe de toi, pasque lui, il a envie de t’étrangler. Une pute d’envie. C’est bien toi qui a négocié la rançon pour la gonzesse qui s’est fait enlever au Gondo ?
-          Qui… qui vous a dit ça ? dit-il en geignant et en reniflant.
-          Mon petit doigt me l’a dit, Toto. Réponds, sinon tu prendras dans la tronche autre chose que mon petit doigt. Et puis, je vais te dire autre chose : c’est bien toi qui a négocié cet accord de merde et tu sais ce qui s’est passé ? Tu sais où on en est ? Non, tu sais pas, connard, p’tite bite ! La nana, celle que tu as vendue pour du fric, tu vois qui je veux dire ?
-          Je… j’ai vendu personne pour… j’ai juste transmis… sniff…
-          Arrête, t’a négocié sa vie pour du fric mais tu sais ce qu’ils ont fait tes copains ?
-          Que, quels copains, j’ai pas…
-          Arrête, je t’ai dit. T’as des copains et je veux savoir qui c‘est ces gars-là car ces gars-là comme j’te dis, il l’ont flinguée la gonzesse ! Et à bout portant ! Et voilà le travail auquel tu as généreusement participé. T’es complice d’un meurtre, ordure, tu comprends ça ?
Là, Benledek ne geint plus, ne renifle plus, il a l’œil hagard.
-          Vous êtes de la police ?
-          On n’est pas des flics, interviens-je enfin, on est juste venu te voir avant de parler de toi aux flics. Enfin, si c’est encore utile de parler de toi, si tu vois ce que je veux dire…
-          Wwwoufff, fait le Benledek car je viens de m’asseoir sur sa poitrine en pointant un doigt menaçant sur son entre deux zyeux.
-          Ecoute-moi bien, Tantifle : je veux tout savoir et même plus, t’as intérêt à coopérer sans faille, la main dans la main ou le poing dans la tronche, dis-je avec conviction.
-          La-achez-moi, fait Benledek en pleurnichant.
-          Oh, mais on est prêt à te laisser tranquille, petit père, à la condition que tu parles. Et vite : considère qu’on a un train à prendre, ajouté-je.
-          Vous… vous voulez savoir quoi ?
-          Tout ce que tu sais sur les gonzes qui t’ont mandaté. Et leurs noms. Et vivement !
-          Je vais tout vous dire mais vous me faites mal, vous m’écrasez le foie…
-          C’est bien pour ça que tu vas faire vite, ton foie, il en verra d’autres…
-          Gleubb, je ne connais qu’un seul gars, il s’appelle Latik Edkès… je n’en sais pas plus !
-          Tu vois bien que tu as des choses à dire. C’est qui ce gars ? dis-je en me relevant.
Léon lui lâche la glotte et l’avocat s’assoit sur le sofa en toussant.
-          Vous n’en n’avez jamais entendu parler ? demande l’avocat.

-          Raconte et ne nous fait pas perdre de temps sinon je te refais un petit massage de foie à ma façon, réponds-je en tapant du pied, ce qui fait sursauter Benledek.
(à suivre...)

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